Prend la main comme pour. De l’enfant prend la main comme pour, s’incline vers elle comme ; vers l’enfant pour : vers sa main comme pour. Vers elle s’incline délicatement; vers sa main d’enfant : comme un baise-main (comme pour); sort la langue (l’énorme adulte). La sort : lèche. Lèche la main de l’enfant, du bout des doigts ( lunules roses) jusqu’au poignet. Bave. Lèche dessus la main de l’enfant : brule: l’énorme: l’adulte: l’acide (et l’enfant derrière la haie dans sa robe couleur de roses et ses souliers vernis)
Rame. Ravale. Rame. Ravale fesses; ravale sexe; seins ravale; tire corps en dedans : corps s’avale. S’avale mais ; mais mains cependant doigts; mais toutefois braguette dure. Se frottent; chaloupent; susurrent : mains, doigts, braguette dure : Tu Hein Tu Hein Tu Hein Tu Salope. T’attrapent par derrière, mains, doigts : serrent, serrent, serrent… (sexe, seins, fesses). Corps s’arrache mais corps cependant toutefois ne crie. Corps se terre ; se tait six pieds dessous dans la foule, en plein, replié : pas là moi crie dedans (invisible trop visible) : disjonction. Et vous n’avez pas ? Non. Cri hue; mais dedans. Stupéfait se tait. Muet crie. Peur.
impressionnant !
Toujours foudroyant Nathalie.
ah la la juste des mots ensemble, c’est vrai, mais alors ça dit tellement…
et d’accord avec Stéphanie ! foudroyant, ce serait le mot…
(merci Nat de ta prise de risque à chaque fois)
Tellement puissant Nathalie, je l’ai reçu en pleine face, ces mots, ce rythme. Bravo.
Terrible. Effrois. La densité des violences concentrées dans chacun des moindres mots; telles qu’elles empêchent la phrase de s’achever, la révolte de s’accomplir, le cri de se faire entendre. Quelle force, Nathalie. Merci de ces gifles indispensables, nécessaires. Des mots, des phrases qui devraient s’inscrire sur les murs de nos villes et les couloirs de métro.
Comment peut-on assembler des mots comme ça sans la phrase pour les tenir sans quelque chose à quoi se raccrocher parce que justement rien à quoi se raccrocher à part ce truc infame comment les mots les choisir pour qu’ils fassent ce que fait ce texte je ne sais pas des mots en liberté hors syntaxe hors contrainte qui tonitruent. Me demande ce texte à dire, comment ce serait ? Admiration +++
Donner de la violence à des mots. Troublant, effrayant. Merci.
l’horreur
et son rythme
bravo de l’avoir traitée ainsi
Danièle, Stéphanie, François, Clarence, Ugo, Anne, Jean-Luc, Brigitte Merci de vos retour, un premier saut (avec évitement) cette 8 est vraiment éprouvante.