Les cheveux gris, rares ; plus d’âge d’être là : C’est quoi l’âge. Se dire. Depuis après garde un masque ; qu’il recouvre ou pas. Le menton, la bouche plus ou moins; et plusieurs couches de vêtements, sous la blouse ça se remarque l’épaisseur, ça dépasse au cou et aux manches, une écharpe : On gèle ici. ( elle demande à voir le contenu du sac, une fois sur deux – voix : aigüe, métal, ténue, douce – aux yeux le sourire ; il rechigne : C’est mon travail de demander). Des gants de laine – pas des mitaines. Le crayon pincé aux bouts des doigts de la main droite : un truc à elle pour atteindre la caisse placée haut sur sa droite – une rallonge à bras ; avec le crayon elle tape les produits qui ne passent pas ; pour ouvrir la caisse et rendre les espèces elle tape avec le crayon (tendinite de l’épaule ou du coude, les deux, le crayon réduit la distance et l’étirement du bras) : Le dysfonctionnement du code-barre et perdre la cadence. J’avance la main pour rejoindre sa main. Je frôle la laine : Merci.
J’occupe l’autre place : j’encaisse ; il y a longtemps, hall de théâtre. Une table. Pas de caisse enregistreuse; une boite comme un coffre miniature : cahier; crayon; souches de billets et liste de noms. Payants. Exo… ( je fais une erreur dans le sens du moins et une dans le sens du plus ce soir ça équilibre). Une invitation au nom de ! Bonjour une place au nom de ? Gratuit quoi ! Main qui a un nom sur la liste et attend son dû, main qui ne se tend pas, te cherche de sa poche. Je laisse le billet sur la table : finira par avancer l’animale. Après. Je le regarde tracer les lettres. Il demande l’ordre : À quel ordre le chèque ?
Lui derrière l’hygiaphone. Mains minuscules ongles poncés, alliance : mains d’enfants ou mains de poupée; te regardent en chien de faïence. Et la buée sur la vitre. Mains de poupée par la fente avec les billets : 19H45 précises.
( tu crois que c’est moins intrusif de ne pas trop la main tu crois que ça la protège de tu crois que c’est plus d’y aller vraiment le contact qu’est-ce que tu penses elle tellement froid ici on les gèle main s’avance main contre main froid de mains : Au suivant )
Merci pour ton mot anastomose et sur mon texte, ma première lectrice ! Et pour tes images que tu nous donnes à lire et à voir, l’hygiaphone qui me ramène en arrière au bureau de poste où les timbres étaient donnés sans se toucher sur la partie en fer au milieu de nos deux visages. Et dans le théâtre avec ce plaisir d’arriver et pompeusement dire que l’on est invité ! Et être de l’autre côté de la caisse et regarder le spectacle qui se joue aussi là. Bonne soirée de dimanche, bisous.
Merci Nathalie. Je dois beaucoup à votre « plus d’âge d’être là » pour cet exercice. Merci de vos retours, merci de toutes vos écritures et merci pour Averses votre nouveau recueil. Très fort. Puissant.Terrible qui nous fait peur et dans le même temps, magicien, qui nous met à distance de ce qui nous terrifie. Merci Nathalie Holt et bravo.
Toujours enlevée votre écriture Nathalie, mouvement, énergie, dynamisme. Ça nous emmène !
Merci beaucoup Clarence, Ugo, Stéphanie
oui le « plus d’âge », oui il fait froid ici
pour la main la tendre on verra si la sienne fuit
et pour le carton comme caisse et ceux (généralement ceux vêtus avec une simplicité onéreuse) qui sont toujours invités ou amis de… souvenir de, moins prestigieux que le théâtre, les petites fêtes Rosmerta pour renflouer les caisses
et en plus le plaisir de certaines formules, j’aime quant ta syntaxe devient personnelle