Deux tréteaux, une planche, une nappe verte, une tirelire et des sacs en papiers dans lesquels un kilo de tomates. Venir, se servir et payer. Personne pour vérifier. Ce pays très peu peuplé, n’a pas assez de main-d’œuvre. Mais il règne une confiance absolue en son prochain. En tout cas il y régnait, il y a dix ans, cette confiance. C’était un de ces endroits magiques de l’Islande…
Je gare la voiture sur un petit parking à proximité des serres. Une autre arrive. Un couple en descend. Deux hommes. Ils parlent entre eux, une langue que je pense être l’islandais. Mouvements de tête, sourires échangés. Un panneau indique la direction vers la source d’eau chaude qui coule entre des rochers couverts de mousse vert tendre. Nos pas crissent sur le sol. Eux, vont directement vers les serres que je découvre en les suivant des yeux. Ils s’arrêtent à hauteur des tréteaux, prennent un sac de tomates, paient et repartent vers la voiture. Ils me font signe de faire la même chose en me montrant de belles tomates bien mûres et en désignant les serres. Ils accompagnent leur message d’un geste de la main, poing fermé, pouce en l’air et d’un large sourire au bord du rire. Salut amical et ils disparaissent. Je vais me poser quelque temps près de la source qui fume. Toute une flore étonnante se développe à proximité de l’eau à très haute température. La terre est ocre jaune. Une légère odeur de soufre. Sur le chemin du retour je jette un coup d’œil aux serres ouvertes, dans lesquelles je ne vois personne. Et, me souvenant du large sourire des deux islandais, je vais prendre un kilo de tomate sur les tréteaux, laisse un billet dans la tirelire et regagne la voiture. Manger des tomates islandaises… !
ah oui, énorme cette histoire de tomates islandaises et surtout de confiance ! Merci pour ce récit.
la plus gentille des caisses (et suis certaine que personne ne triche)