21 juillet trois heure trente du matin une minute avant la fin, l’anesthésiste de garde est stoppée dans sa course, on vient de la prévenir sur son portable : « c’est trop tard ! ».
Cela a commencé sans elle. Je serre la main de la femme à ma gauche, je suis sur le dos, j’ai le buste à moitié relevé, en appui sur les avant-bras, le menton rentré et le visage crispé ; je vois la femme qui a la tête entre mes jambes prendre un instrument et me trancher le corps. Le silence vient de se faire, je n’ai rien senti, la contraction était trop forte.
21 juillet trois heure trente et une minute. Une minute. C’est le temps qu’il a fallu pour que l’enfant s’extirpe de moi et qu’à sa première inspiration nous reprenions notre souffle.
On la regarde, tout va bien. C’est une fille. On la pose sur moi et à nouveau nos corps se touchent.