Les lèvres pincées, sérrées l’une contre l’autre. Elles sont si minces qu’on dirait qu’elle vont se replier sur elles-même jusqu’à s’avaler. Elles donnent au visage un air navré, comme privé d’une partie de lui-même. Elle sont recouvertes d’une couche blanche, qui fait ressortir les peaux mortes et les crevasses d’une bouche malmenée par le froid et le vent. Le reste de la peau parait abîmé, brulé par le soleil, labouré par les rides. Les yeux sont cachés derrière les lunettes, le visage mangé par la barbe. Ces lèvres qui, si on les laissaient libres de vivre, déborderaient du visage austère, s’épanouiraient dans un sourire, embrasseraient ce qui se présenteraient à elles.
on est sans doute éloigné de la proposition des « mains qui se touchent » car il n’est question que de visage qui n’a pas de mains et qui demeurent dans la fermeture
j’aime beaucoup ton texte dans son thème qui me rappelle irrémédiablement mon père…
très fort… (merci Irène)
merci Françoise, je suis à la montagne, je regarde des visages qui se cachent.