Un jeune homme et une femme d’une soixantaine d’années, serrés l’un contre l’autre.
Une rue, un hall de gare, le mail d’un temple commercial. Un groupe de femmes et d’hommes dispersés au hasard de l’espace : au pied d’un Escalator, devant un fleuriste, sous le panneau des arrivées ou des départs. « Câlin gratuit » « Free Hug ». Chacun porte contre soi ou brandit au-dessus de sa tête un écriteau en carton.
C’était le temps d’avant. On voyait parfois s’étreindre deux êtres qui autrement ne se seraient jamais croisés. Dans le bruit des villes, dans leur course, dans l’atmosphère confinée du métro, de la promiscuité.
Image fugace d’enlacement. Quelques secondes ou quelques minutes. Intimité partagée. Le regard dans les yeux de l’autre tout aussi poignant que la proximité des corps quand on comprenait que ces deux-là ne se connaissaient pas l’instant d’avant.
Les cils battant de la petite femme aux cheveux grisonnants, le geste du jeune homme reprenant à ses pieds le carton délaissé le temps de l’embrassade. L’air de dire « on l’a fait, et on va le refaire ! »
à imiter (bon je n’oserais pas, gloire à eux)
le geste des corps qui se rapprochent et se serrent…
c’est beau
ils font ça maintenant à la messe du dimanche, ils embrassent leurs voisins au milieu de la nef, c’est drôle… j’ai eu l’occasion de le voir une fois
et ça m’évoque la scène d’impros théâtrales dans le film « De son vivant » où Magimel fait travailler ses élèves sur l’étreinte et le baiser
c’est fort, merci Marlen…