Lucie va faire ses courses chez Aldi. A Saint-Avit-les-Monts, elle préfère le discounter allemand à l’hypermarché Leclerc. D’abord parce qu’il a la taille d’une supérette, et puis parce que les prix sont moins chers qu’à l’hypermarché, même pour les produits qui sont fabriqués aux mêmes endroits. Lucie s’y retrouve, dans son caddie d’Aldi. A part à la caisse car le turn over est affolant. Tous les six mois, Lucie fait face à de nouveaux employés. Des employés polyvalents comme il est indiqué dans les offres d’emploi alors que chez Leclerc, on cherche des hôtes ou hôtesses de caisse ou des employés de libre-service. Des employés polyvalents, chez Aldi, qui passent allégrement de la mise en rayon à la tenue de la caisse, en passant par la gestion des stocks et le nettoyage de la moyenne surface. Le tout en un temps record. Pas de temps mort, chez Aldi, pour une rentabilité à tout crin. Lucie sait bien qu’ils sont payés au lance-pierre. Mais dès qu’il s’agit de passer à la caisse, les produits défilent à toute vitesse. Lucie a à peine le temps de remplir son sac et de payer que l’employé passe à un autre client. Merci beaucoup au revoir madame.
Et il y a tous ces clients, des gens sans le sou, des petits bourgeois ou des gens comme vous et moi qui viennent chercher le produit idoine. Des ouvriers d’un chantier qui viennent chercher des sandwichs et de la bière, des petites vieilles qui mangent du Selles-sur-Cher, des couples qui veulent du pas trop cher.