De la rue à la place, de la place à la rue, le flot des piétons s’interrompt parfois, un feu régule tant mal que mal. Bagnoles. Bagnoles qui se faufilent. Celle-ci s’est engagée, menaçante, en klaxonnant ; sûre de son bon droit. S’est engagée dans le flot qui se referme sur elle. Bloquée, s’arrête à la sauvage, crissement des pneus.
Stupeur, silence, suspens.
Celui-là venait faire ses courses, se promener, carrure, domine la foule. Ouvre la portière, gifle le conducteur ; un aller-retour. L’autre tente de fermer ; genou qui s’interpose ; gifle, encore. Côté trottoir, un autre ouvre la portière. Coups de poing, au visage. Tête ballotée.
Deux contre un ! Quelque chose d’insupportable. Lynchage ? La peur, la réflexion, on est au-delà. Ceinturer ce quidam, l’arracher au combat. Aucune explication. Il s’éloigne. Encore quelques coups de pieds anonymes, ça parle, la tension retombe.
De la rue à la place, de la place à la rue, samedi après-midi, il ne s’est rien passé.
Il ne s’est rien passé, sauf votre texte. Merci et bonne journée.
merci Clarence, c’est bien de cette violence ordinaire que parle mon texte. Il ne s’est rien passé, et pourtant…
De cette violence qui nous surprend comme un coup de vent et qui disparaît aussi vite, avalée par la ville. Merci Jean-Marie.
Merci Jean-Luc. Un bref instant comme on en vit de plus en plus, avant l’oubli.
sécheresse du ton, efficacité, brièveté de la scène (on la voit, on y assiste) même si on ne sait pas qui raconte… une scène presque ordinaire et pourtant il ne s’est rien passé
Merci Françoise, la violence à la pointe sèche, instrument effrayant en littérature.
vous avez vu ?
quoi ?
là, tout de suite
ah ça !