Après de la promenade de mon groenendael, qui impressionne ceux qui n’ont pas la chance de connaître la race, j’attends au métro Malakoff-Plateau de Vanves. J’ai rendez-vous, je ne sais plus trop pour quelle raison.
J’entends un métro arriver. Les premiers usagers passent les portes automatiques. Je remarque un jeune homme. Il se déplace d’un pas léger. Il ne court pas, il a le pas si aérien qu’il semble voler. Il est heureux, il consulte l’écran du téléphone qu’il tient à la main. Il lit sûrement une annonce agréable tant son air est rayonnant. Il émane une joie sincère de sa personne, son sourire est magnifique. Il s’éloigne.
Mon chien sage comme une image est assis, bien collé à ma jambe, la patte sur ma chaussure. Soudain, j’entends des cris. Surgit un cinquantenaire, il se précipite autant qu’il peut, boitant, hurlant « arrêtez-le, au voleur ». L’émoi de l’homme est tangible. Il est bouleversé. Je croise son regard, je comprends aussitôt.
Le contraste entre le visage heureux du jeune et les traits affolés de l’homme qui tente de le rattraper en claudiquant me saute au visage. D’un côté une joie sincère sans aucun remord, de l’autre l’ébranlement complet. Je reste sidérée par le contraste de ces émotions, particulièrement par l’absence de culpabilité et la gaieté lue sur les traits du jeune.