Envol d’ordi portable
Rodolphe me frappant, moi frappant Doune, Doune frappant Elodie
Violence
Violence
Crise d’angoisse à couteaux dans le ventre
Coup de poing kung-fu Edinburgh, coup de pied kung-fu Tours, sentir quelque chose, un fluide passer dans la corps par les pieds et ressortir par le poing, voir l’opposant s’envoler de plusieurs mètres, n’être qu’une « résistance » à travers laquelle passe la force. Quel étonnant choix de mot technique pour qualifier un élément nécessaire (qui ne peut ni ne pas être, ni être autrement) et si souvent underestimated.
« elle est là pour ça », maman parlant de moi à tous les autres membres de la famille pour une seule fois rassemblés sous ce toit pour expliquer que je vais débarrasser la table, faire la vaisselle, etc.
Un enfant qui se fait gifler dans la rue
Une belle-mère qui raconte comment elle maltraite sa belle-fille de 6 ans parce que ce n’est pas sa fille
« Mais il n’a plus rien à offrir que le spectacle de son humiliation » Bailly
07/03/2024
J’ai regardé tranquillement l’ordinateur portable en le pointant du doigt, puis je l’ai saisi avec mes deux mains, et je l’ai tranquillement et sans aucun effort soulevé au-dessus de ma tête pour le lancer violemment, certes, mais sans plus d’effort que ça, au sol. Comme si chaque radiation d’élément interne et/ou externe de la scène était absorbée par mes mains pour porter le geste inéluctable. Puis je suis sortie fumer une clope pendant que Blanche hurlait de douleur pour tout mon travail cassé au sol. Moi ? Soulagée. Si je veux être parfaitement honnête, une des meilleures clopes de la journée.
Pendant un instant, savourer le calme revenu. Sous mon crâne, dans mon corps. L’agneau a été sacrifié. Vous pouvez reprendre une activité normale.
Bien sûr, bien sûr, des larmes. Mais pour être très honnête, je ne suis pas sûre de ne pas les avoir laisser déborder pour donner l’image que je m’imaginais devoir donner. En rentrant, l’écran blanc cassé et grésillant ne laissait aucun doute en suspens. C’est là que j’ai commencé à comprendre ce que j’avais fait. J’ai vu tous mes textes, toutes mes archives, derrière le grésillement de l’écran blanc lacéré, inaccessibles.
Là j’ai pleuré sincèrement. Un peu, au milieu des larmes artificielles. Mais pas trop. C’est pas comme si c’était la première fois que je devais tout reprendre à zéro. Mais pour une fois, c’est par moi que c’est venu. Et je ne pouvais, je ne peux pas et je ne pourrais jamais prétendre que ça ne m’a pas fait un bien fou. C’est moi qui ai cassé mon ordi. Personne d’autre. C’est venu de moi. Et il y a un témoin. Je ne peux donc à jamais le nier.
J’ai été Dieu, Abraham et l’agneau simultanément l’espace d’un acte. Et maintenant je suis même le tous les rédacteurs en un.
Non pas.
Parce que le mouvement n’est ici con-sidéré que dans une de ses parties congrues. Non pas que qui que ce soit puisse, aujourd’hui, hier ou demain, le con-sidérer « en entier », mais quand même que. Il manque au moins une partie.
Celle où Blanche, au milieu de sa douleur pour moi, sait et fait instinctivement « le bon geste ». Celui qui est moins vu, moins regardé, moins …car manquant de force apparente. Or, c’est tout le contraire. La force la plus grande elle l’a déployé là :
« Allez, hop. En voiture, tu appelles le réparateur et on va t’en chercher un autre. »
Et toute la liste du haut s’est retrouvé en police 2, classée dans un dossier.
La chute en soi et puis voilà que derrière soi : le parachute
Merci pour cette dissection de l’… irréparable ?
et merci pour la lecture sensible. Je garde « irréparable » pour plus tard…
succession d’émotions en séquences violence, colère, larmes, désespoir d’avoir tout perdu…
(j’espère tout de même que ce n’est pas toi le « je » du texte qui a tout cassé)
mais finalement réparable, enfin on espère en partie…
Pour le lecteur, peu la porte.
Merci de la lecture.