… fond de cale, odeur de vomi, de ferraille arrachée, mal de mer, larmes amères, et déjà sourd la nostalgie de l’autre rive
… guetter la lumière de la salle de bains et le va-et-vient des parents en pleine nuit, ne dormir que d’un œil
… hôtel du bout du monde, carreaux cassés, cloisons qui peinent à se hisser jusqu’au plafond, couverture trouée, parka-édredon, froid piquant, nuit sans fin
… sursaut lorsque le corps tombe, tombe et tombe encore, puits sans fond, falaise abrupte, chute vertigineuse raccrochée in extremis au rebord de la conscience moelleuse du matelas
…les effluves de jasmin chatouillent les narines d’une sieste andalouse
… sur le ventre, de trois-quarts, jambe repliée, profiter de la fraîcheur fugace des draps de nuit d’été, se caler sur le rythme de l’autre qui ronflotte
… 5 h – piaillement volubile des moineaux, 6 h – roucoulement monotone du pigeon, 7 h – croassements ricaneurs des corbeaux, c’est l’heure de se lever
… tête qui cloche dans théâtre de poche, air surchauffé de spots incandescents, siège impitoyable
… belle étoile amoureuse sous les orangers, picotements secrets, senteurs capiteuses et moustiques gourmands de nos sucs délectables
Un tatami, un futon léger à même le sol, collée à la terre qui palpite au diapason de mon cœur
palpite bien le coeur
Toutes ces nuits comme des petites vies et chaque réveil comme une réincarnation. En moustique, en corbeau ?
Ah la chute vertigineuse raccrochée in-extrémis au rebord de la conscience moelleuse du matelas…magnifique
Parfaitement, et l’ensemble s’enchaine si bien. J’adore (heureux de parvenir ici depuis la fière P4) !
Beaux instants suspendus, instants plein de vie, de sensations…odeurs, sons…
J’aime beaucoup la tête qui cloche et je vois bien les stratégies pour profiter de la fraîcheur des draps d’été.
Le fond de cale nous plonge dans un sommeil toujours en bordure de
Les scènes proposées ne sont pas de tout confort, mais de la rupture avec nos quotidiens nait l’exotisme et nous permet le voyage.