1. Père pas connu inconnu parti elle a connu lui, pas moi. Lit vide, sans odeur froissé avant odeur il y avait. Père attrapé un jour de juillet comme sous une bonne pluie. Arrivé puis parti. Parti avant d’avoir commencé. Elle restée. Restée des jours des jours de pluie alors que lui, parti. Mère dit oublies mais oublies celui qui, parti ? oublies quoi oublies qui ? mère dit beaucoup. Lui pas dit, pas dit parti, pas dit pas dit, juste parti. Mère dit, mère pleure mère n’oublie pas. Mère se rappelle et nous dit. Mère nous dit lui, nous dit lui un jour de juillet jour de pluie arrivé. Arrivé milieu de rien pas attendu pas désiré, mais lui arrivé. Arrivé puis parti. Aujourd’hui peut être arrivé ailleurs, autre jour de juillet, autre pluie. Ailleurs, pas ici. Ici pas lui.
2.
De ce côté-là de la tôle il n’y a y rien, rien que toi et moi et toute notre montagne de choses et d’autres posés là quoi qu’il arrive. Rien d’humain que toi et moi et tous les objets qui sont bien arrivés un jour mais qu’on ne peut plus situer que je ne peux pas dire comment ils y sont arrivés qui a donné ceci ou a vendu cela qui. Comme les gens arrivent bien ici d’une manière ou d’une autre parfois juste l’impression qu’ils ont surgis, qu’ils sont sortis de derrière, juste là, derrière un bois sauf qu’il n’y a pas. Il y a juste l’arbre et la tôle et les objets arrivés et les amis surgit des bois.
3.
l’envie de se lever, d’aller ailleurs, changer les heures les visages les lieux changer jusqu’à la lumière, la poussière, changer tout ce qui est vieux ce qui n’a pas bougé l’envie de se casser, de tout casser de prendre ses pieds à son cou c’est ce qu’on dit l’envie d’avancer sans plus jamais retourner l’envie parfois d’arrêter de bouger sans jamais pouvoir y arriver.
Père mère – toi moi
mots envoûtants
mais qui sont-ils ?
intriguant…
Merci de votre lecture, j’avoue ne pas vraiment encore vraiment le savoir moi même!
Bonjour Line et merci ; j’ai mis bcp de temps à faire un retour sur votre texte tellement il me touche. A première lecture surtout le premier moment (la première voix ?), mais à deuxième lecture, presqu’autant l’amoncellement des choses mais heureusement les amis, et puis le troisième moment : Se lever / »l’envie de se casser, de tout casser… ». J’ai entendu – est-ce que je me trompe ou que j’extrapole ? – le « On se lève et on se casse » de Virginie Despentes, journal Libération du 1er mars 2020.
A troisième lecture « autre jour de juillet, autre pluie » mouille les yeux, et c’est pas que la pluie. Merci, Line, je vais suivre votre livre.
merci pour votre retour et coïncidence fortuite pour Virginie Despentes que je n’ai jamais lu, mais du coup merci pour la référence!