Évidemment

Évidemment, ce sable est chaud comme il faut, ni trop ni pas assez, l’exacte température du bonheur des vacances selon la grille de sensation indice 4 de la norme Delta 2. Un pas de plus et elle y est. Un pas, un pied posé sur ce sable et sa respiration enfin se libère. Inspiration. Fermeture des yeux. Expiration. Elle ouvre à nouveau les yeux et embrasse la vue. Magnifique, évidemment. De légères vagues d’eau pure roulent sur le sable fin. Se devine, à travers ces eaux pures, quelques coquillages et autres hippocampes. Inspiration. Expiration. Des chants d’oiseaux s’élèvent avec douceur, l’exacte fréquence de la plénitude selon la grille de sensation indice 4 de la norme Delta 2. Évidemment, un enfant sans parents apparents batifole dans une vague non-loin. Il, car évidemment c’est un petit garçon qui parfois lui sourit, il saute et de ses petits bras fait s’envoler des centaines de gouttes d’eau comme une pluie de paillettes inversée qui monterait au ciel au lieu de descendre des nuages, une pluie de bonheur qui s’envolerait et que chacun pourrait saisir au vol. Le petit garçon réajuste un instant sa tenue anti-UV, short long, manches longues, sa casquette avec protection nuque et oreilles. Il gratte sa joue droite, dessinant de ses ongles des ravins dans la couche de protection solaire badigeonnée. Quant à elle, elle sourit enfin. Inspiration. Expiration. Et puis la sonnerie retentit, évidemment.