Elle ne fait rien. Elle est immobile, ce qui veut dire que son corps cesse de bouger, a l’exception peut être des pieds qu’elle n’arrive pas à positionner comme elle voudrait. Ils tournent spontanément vers l’intérieur et il lui faut un effort pour les maintenir droits. Elle est allongée sur rien. Rien de confortable, elle est juste allongée sur le sol d’un endroit où il n’y a rien. Ses omoplates contre le sol, et le bas du dos, l’arrière de la tête, l’arrière des cuisses. Certains endroits de son corps ne collent pas le sol, pas vraiment, il y a un petit décalage, comme le genou dont le creux remonte un peu, le derrière du genoux des femmes, avec cette ligne qui tranche, comme les dessins de pièces de viande pour les bouchers, le derrière du genou ne touche pas le sol. Ses doigts par contre reposent contre le sol, enfin ils ne reposent pas vraiment car la main n’est pas détendue comme elle devrait peut-être l’être, mais c’est la pulpe de chaque doigt et donc la main arquée un peu, comme une grande araignée, qui fait contact avec le sol. Comme si d’un coup elle pouvait se relever, toute raide, juste le haut du corps. Comme se réveillent les morts. Comme la femme de mon rêve qui est devenu elle. Mais elle ne fait rien de tout ça. Elle est juste là. Comme elle l’était aussi enfant, et que son corps devait ne plus bouger, devait comme s’arrêter pour se protéger de qu’il se passait, sans pour autant que ce qu’ils se passe cesse de se passer. Elle ne fait rien, en apparence. En vrai, elle résiste.
Très fort ce scannage méticuleux de corps dans toutes ses postures et résistances physiques. Ca crée un effet miroir interpellant. Merci !
Comme elle l’était aussi enfant, et que son corps devait ne plus bouger, devait comme s’arrêter pour se protéger de qu’il se passait, sans pour autant que ce qu’ils se passe cesse de se passer. Elle ne fait rien, en apparence. En vrai, elle résiste.
Là, mon intérêt est très fort réveillé…
Merci Sybille et Véronique pour votre lecture et votre mot