Il y a cette porte partant du couloir qui donne au milieu de la pièce, vue sur la grande porte fenêtre avec les rideaux de velours bleu, ni fermés, ni ouverts, voit-on dehors du dedans ou voit-on dedans du dehors ? La cheminée sur un coin de mur, sans antre, avec son carrelage, c’est original, un carrelage gris et bordeaux, et quelques céramiques artisanales, un vieux bougeoir où traîne deux morceaux de bougies, éclairant un vieux tableau sombre d’une femme sur un bord de route. Ils pourraient l’embraser. Sur la méridienne en velours vert, de l’autre côté de cette porte, en triangle entre cette cheminée et cette grande fenêtre, une femme, allongée, les yeux fermées, un plaid sur les pieds, ses chaussures jetées sur le tapis gris en laine. Une table basse sur ce tapis, en verre noir, avec là encore un bougeoir et un porte-encens en fer, avec un charbon incandescent qui dégage une fumée âcre. Deux gros poufs entourée d’un vieux tricot blanc et le tapis glisse doucement sur un autre tapis, jaune celui-là. Entre les deux un bout de parquet, mal ciré. Sur le tapis jaune est posé un vieux coffre en bois, qui bloque l’accès à la porte-fenêtre. Sur le coffre en bois, une grosse plante verte, bien charnue. Ainsi on ne peut ouvrir ni la fenêtre, ni le coffre. Au dessus de la plante un autre tableau, représentant une femme assis, assise à une terrasse de café. Le reste du pan de mur est vide. La pièce est mal équilibrée, chargée sur son entrée et vide sur le reste. Un autre pan de mur, avec une grosse lampe en fer forgée, qui s’enroule sur elle-même et une plante posée à même le sol, quelques feuilles éparses autour. Une balayette posée à côté de la plante, contre la cheminée. La méridienne à peine visible, la porte grande ouverte. La femme n’est plus là, le plaid au sol, les chaussures toujours sur le tapis.