La petite case ouverte de la cage de verre donne l’illusion qu’un élan vital est possible. Foutaises, elles ne respirent plus, n’ont jamais respiré d’ailleurs, ces fleurs-nids-à-poussière posées là depuis un temps sans date, alourdies par la poudre sécrétée par la touffeur de la pièce. On ne sait pas si l’enferment est protecteur ou simplement cellulaire, un peu comme la prison. Il ne sait pas s’il s’en sortira, ni même vraiment pourquoi chaque jour ici ressemble au précédent, il vit sans respirer, comme ces fleurs de pacotille auxquelles pourtant il pense, parfois. Enfin, on ne sait pas. Mais elles sont là, dans leur inodore présence inutile, on ne sait pas qui les regarde encore, qui se demande pourquoi une case de la verrière est là, ouverte, dans ce monde pourtant si clos, injure, défi, maladresse ? On ne sait pas qui les jettera, le jour où leur évidente inutilité sautera aux yeux, le jour où cessera cette religieuse obéissance aux lieux tels qu’ils ont toujours été, le jour où elles faneront pour de vrai dans leur cellule silencieuse, ce jour où il aura, lui aussi, décidé que tout est fini.
J’ai aimé les regarder ainsi, ces fleurs prisonnières et inutiles. Percutant. On a vraiment très envie de les jeter.
Merci Isabelle, oui on a très envie en effet….à bientôt dans les textes!