Un lézard, ça éternue ? Il n’a pas répondu à ma question. Il s’en est allé brusquement, puis revenu tout aussi vite à la même place sur la pierre venue de Chine que le soleil d’octobre chauffe encore. Un lézard, fut-il tyrrhénien, endémique, entièrement teinté de vert, ne parle pas à un humain qui parle aux lézards. Il ne montre que son profil. Son petit œil noir me fixe, insistant. Fait-il signe ? Revient-il là sur la pierre venue de Chine pour me dire que tu étais bien là sur la pierre venue de Chine, brûlante du soleil d’août ? Le petit œil noir insiste. Je ne le quitte pas des yeux. Nous savons, lui et moi, ce que nous avons vu de toi sur la pierre venue de Chine qui n’oublie rien de toi.
Comme il n’y avait pas de consigne #15bis je m’en suis inventé une pour le seul plaisir d’écrire ce qui est en train de se passer dans ma tête quand je suis en pleine conversation avec un Podarcis tiliguerta.
Superbe, j’adore.
l’homme qui parlait au lézard.
Merci Muriel, merci Danièle. En présentiel, ça m’arrive en effet.
ça vaut le coup d’inventer un bis faire parler sa tête ( comme ça nous aussi on voit passer un lézard )
Merci Nathalie. Vous m’encouragez. Mais jusqu’où faut-il laisser parler sa tête quand celle-ci n’en fait qu’à sa tête ? C’est l’une des questions à laquelle mon lézard n’a toujours pas répondu.
C’est très beau, ce non-oubli
(et en prime j’en apprends sur les Podarcis tiliguerta, celui-ci étant semble-t-il un mâle, puisqu’il a des points bleus aux côtés)
Merci C Jeanney de votre passage et pour « non-oubli ».