MJ- C’est de l’opportunisme, vois-tu ?
R- Correct, ajouté à un plaisir masochiste d’aller fouiller dans la merde.
MJ- On est d’accord. Gerbant et révoltant. Me faire revenir d’entre les morts pour ces misérables gribouillages ! Je préfèrerais ne pas, comme dirait l’autre.
R – Ah ? Moi, je ne suis pas mort, j’ai une vie parallèle dans ses pensées et textes. Mais, c’est décevant, je ne suis qu’une pâle copie de l’original. Alors que bordel, dans la fiction, tu peux te lâcher, tu peux tout te permettre. Et non pas gribouiller les pas hésitants d’un vague reflet, les errances sans raisons d’un être étriqué par une vie si étroite qu’il peine à exister.
MJ- C’est sûr que ce n’est pas entre deux trains, son feed Instagram et sa paresse, qu’on va prendre du volume.
R – Mais que cherche-t-elle ? A être crédible ? Ben, va falloir s’atteler à la tâche. Il faudrait qu’elle nous écoute un peu plus. Quand on aspire à devenir un personnage, on s’attend à un peu d’envergure, d’épaisseur, du volume quoi. Même s’il faut une imprimante 3D, merde.
MJ- Je n’en sais rien mec, moi je me sens encore très flou. D’ailleurs j’ignore même qui de nous deux est le personnage principal.
R – Personnellement, j’ai ma petite idée, mais te dire où ça nous mènera, ça je ne sais pas.
MJ- Ok, alors si je ne suis que secondaire, pourquoi me réveiller d’entre les morts? J’ai déjà assez souffert pendant mon existence. De quel droit me convoquer pour me replacer à nouveau dans cette cuisine où j’ai passé tant d’heures à fumer.
R-Je l’ignore, je ne comprends même pas le lien entre nous.
MJ- Il n’y en a pas, un océan nous sépare, nous n’avons même pas l’époque en commun. C’est très dérangeant. Si au moins on savait où on allait, quel est le chemin.
Épuisés, les deux personnages décident de partager un bout de trottoir, un quignon de pain, un sourire. Une rencontre comme ça, ça vaut tous les détours du monde pensait-on.
J’aime beaucoup, c’est vivant, enlevé, ça se lit très facilement.
MJ- On est d’accord. Gerbant et révoltant. Me faire revenir d’entre les morts pour ces misérables gribouillages ! Je préfèrerais ne pas, comme dirait l’autre.
R – Ah ? Moi, je ne suis pas mort, j’ai une vie parallèle dans ses pensées et textes. Mais, c’est décevant, je ne suis qu’une pâle copie de l’original.
(…)
MJ- C’est sûr que ce n’est pas entre deux trains, son feed Instagram et sa paresse, qu’on va prendre du volume. »
(on en apprend beaucoup, sur les personnages et sur l’auteur…)