On se prend pour qui; on croit qu’on a une baguette magique.
On rêve, il faut revenir sur terre, le gribouilleur. Tu me fais passer pour un individu perdu, hors du temps, hors de la vie, tu veux un miroir. On croit encore au conte de fées, on croit que les mots réparent. Tu es un enfant, tu fais semblant d’y croire. On écrit pourquoi Monsieur l’ AUTEUR, tu le sais j’espère, moi je ne le sais pas, alors dis-le-moi, non pas maintenant, met ces mots dans ma bouche, dans mon texte, oui, mon texte, parce que j’existe dans ton texte, une fois que les mots sortent de ma bouche, ils ne sont plus à toi, mais à moi. On pourra raconter ce qu’il veut, ces mots font partie de mon histoire, pas de la tienne, désolé, il ne fallait pas me les donner. Tu pensais tout rafler, toi le créateur, voler les mots de tes personnages, tu ne peux pas, ils ont leur vie et les mots tombent de ces vies comme des pommes d’un pommier. Tu es drôle, tu as oublié le monde, tu peux encore revoir ta copie, tu me fais flotter dans l’éther. Même si mon monde est incomplet, s’il te plaît, donne-moi de l’air du temps, du ciel, du goudron, des bruits, des odeurs, des animaux, des arbres, des passants, des sculptures, des peintures et de la musique, autrement mes pages vont être longues. On a du travail, tu as du travail. Moi, je ne suis pas pressé, je ne suis pas embêtant, j’attends l’AUTEUR. Tu pourrais m’offrir une boisson fraîche dans le prochain chapitre.
Je pensais que j’allais être la première à sortir un texte mais tu l’as déjà fait et c’est super car ça m’encourage pour le mien ! Merci Laurent, cela m’a bien fait rire ce monologue de ton personnage.
Merci Clarence