Si –comme il l’écrivait récemment encore– les trous de sa barque se ressemblaient tous, il ne comprit jamais pourquoi, ni comment certaines fissures de ses bois empêchaient tout colmatage, comme si ces plaies du temps l’enlevaient du présent, annulant étoupe et goudron. Pourquoi cette déchirure dans la coque a l’odeur humide d’une cave obscure, d’un sol de terre battue ? Pourquoi cette fissure fait-elle entendre les sons du premier transistor et les mensonges de sa mère ? Pourquoi cette plaie dans le pont mélange jusqu’aux tourments l’absurdité d’un double vie et les bonheurs des traitements de texte, de l’édition en ligne, de la vie des réseaux ? Pourquoi cette ouverture à ce point de bordage fait-elle disparaître toutes les peurs quand ils se retrouvent en plein confinement ? Pourquoi, comment se trouve-t-il à l’instant jeune, adulte et vieillard à la fois devant une barque de bois qui n’existe même pas ? Et si le temps dans sa tête n’était qu’une confusion, un indicible magma dans lequel se perdent lui, sa tête et tout le temps ?
Quelle belle manière de dire le temps secret ! Magnifique ! Merci, Ugo !
Le temps de colmater il est déjà trop tard… Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson… Ce qu’il faut de vérifications pour une dernière promenade en barque ? Et que vient faire cette mère avec sa duplicité et son transistor dans ce hangar à bateau qu’elle ne connait peut-être même pas ? C’est une doublure de personnage ? Et de quel confinement parle le personnage ? Puisqu’on est dans les eaux troubles de Stephen KING, j’associe avec ce reportage qui parle d’un père qui a construit à chacun de ses garçons une barque en bois flotté pour qu’ils aillent à l’école sur une île, ils ont peur de traverser au milieu des crocodiles et des hippopotames…https://www.facebook.com/reel/1321388388468139
Merci Helena, merci Marie-Thérèse. En dire le moins possible pour garder les secrets. Et quand de toutes les façons, le temps d’apprendre à écrire, il est déjà trop tard.
Qu’est-ce que c’est beau ces fissures de bois qui empêchent tout colmatage et par lesquelles remontent des bribes du temps passé.et puis cette question : Pourquoi, comment se trouve-t-il à l’instant jeune, adulte et vieillard à la fois devant une barque de bois qui n’existe même pas ? Je suis touchée. Merci.
un merveille Ugo.. tout,..
que dire d’autre ? nada
beau, merci