Un lieu ouvert, entre trois murs, où le vent fol vient tournoyer, où les idées surprendre, où la chienne me rejoint, où l’eau murmure encore, où passent des libellules, le jour, des pipistrelles, la nuit. Un lieu sans nom, un non-lieu, qui protège des regards et des lumières, laisse arriver la nuit, voir les étoiles, entendre le hibou petit-duc. Un lieu présent, sans passé, ni mémoire, toujours là dans les rêves adultes, les espoirs d’enfance, les dernières visions du vieillard. Un lieu où s’étreindre ou s’éteindre. Un lieu sans lieu, une utopie.
Un petit bijou ton texte presque a-contextuel, couleur Nature souveraine et bêtes familières, comme j’aime cette petite alcôve de murmures intérieurs presque lascifs, qui contemplent le rien de neuf à ciel ouvert. Pas besoin d’aller au Japon , titrait le Poète Gabriel LE GAL parti en l’été 2009. A toi, finalement, suffit trois murs et un écran pour parachever l’histoire sans histoire, et un peu de fumée tabageuse. Toutes les fictions peuvent y être contenues !
Je t’offre ce poème de Gabriel LE GAL :
Nous ne sommes pas solidement amarrés à ce monde
Il y a toujours quelque chose en nous
Qui tremble un peu et nous fragilise
Et nous rêvons aussitôt
De retomber sur nos pieds
Sur une terre qui
Nous recevrait
Comme un sein
Où nous pourrions nous nicher
Et à peine nous y sommes
Que revient nous secouer
Notre désir d’envol
Et d’aventure
Autour de nous bêtes et plantes se demandent quels intrus
Décidément nous sommes.
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Gagner l’ici (navigations) , NAVIGATIONS 1 LES CONFINS coll. Poésie XXI , Jacques André Editeur, 2009.
« Quels intrus nous sommes » Merci Marie-Thérèse pour Le Gal. Et pour toutes tes écritures. Merci.
Un lieu sans lieu, mais tellement « là » !
Merci Laure de passer « là ».
une belle utopie étrange d’être sensuelle