Pl. le 12 août 2023
J’ai disparu. J’ai invoqué un vol de téléphone quand je l’avais simplement jeté dans le fleuve. Il est 18h quand le bus quitte R. et s’enfonce dans la forêt. Le ciel est d’un blanc laiteux. J’ignorais, y allant que ce que j’y trouverais correspondrait très exactement à l’image que je m’en faisais. C’est qu’il nous faut parfois des causses ou des villes thermales, où entre encaissement et escarpement, il n’est plus fuite ni diversion possible : de zones blanches en souvenirs blancs, le temps s’arrête, le corps se récapitule. Derrière la vitre se déroule comme le film jauni d’une vieille bobine, le rideau des forêts moites. La masse des résineux se dresse au-dessus de terres acides, quelques chênes également. Le clocher de l’église gothique se dessine, puis les ruelles : la ville est là, encastrée entre montagnes et forêts dans le sillon étroit laissé par ce qui fut autrefois un puissant torrent, réduit aujourd’hui à un filet d’eau vive qui s’obstine et creuse, patiemment, en profondeur. L’eau, omniprésente, court sous le bitume et le pavé des ruelles, dans le réseau de conduites qui s’étend sur soixante kilomètres, s’accumule dans les réservoirs gigantesques en inox, s’échappe, vaporeuse, des ouvertures et regards ménagés sur les trottoirs, s’affole en ruisseau jusque sous les maisons, remonte parfois pour jaillir des fontaines. De hautes demeures de quatre à cinq étages sont agrémentées de balcons qu’encadrent des rambardes en fer forgé aux motifs compliqués figurant tantôt des végétaux, tantôt des formes humaines, chérubins, anges ou danseuses antiques. Une constante touffeur pèse sur la cité qui transpire de la forêt proche. La terre enfle sous les mousses phosphorescentes. Des silhouettes se déplacent confusément, parmi les ramures, dans un silence ambigu, le pied amorti par les épines dont le sol est tapissé. Ce dernier forme un amas indistinct d’éléments végétaux, de poussière et de rouille portés par les vents venus du centre, squames hasardeux d’une ville qui pèle sous l’effet de l’air humide. Une série d’escaliers et de passages étroits rejoignent les hauteurs boisées et composent au cœur de la cité un réseau labyrinthique achevant de faire du noyau urbain l’équivalent d’un corps humain sillonné de nerfs et de veines, acheminant sang, lymphe, et signaux vers certaines polarités indétectables à première vue. La brasserie des thermes se situe à proximité de l’hôtel, quelques curistes je crois s’y réunissent le soir. A 19h30, alors que je finis d’écrire ces quelques lignes, je perçois de ma fenêtre, des mouvements fantomatiques, le pas incertain des invalides de guerre peut-être, des anciens de l’Indochine dit-on. Pareille aux fourmilières géantes sur le bord des sentiers, là-haut, la ville frappe par sa géométrie nette et son immobilité apparente. Ce n’est qu’après un examen minutieux, de plusieurs jours peut-être, que je pourrai saisir le manège fébrile des habitants de ce pays.
L'état d'abandon manifeste du bâtiment sis 5 place de l'empereur à Pl, cadastré AB1361, se traduit notamment par les désordres suivants : nous avons observé su la façade Nord des traces anormales de ruissellement du haut en bas de la façade, signe d'un défaut d'étanchéité de la couverture. Ces ruissellement ont détérioré les enduits, dalles de balcon et leurs consoles métalliques. Les consoles sont très altérées par la corrosion. Les façades sont vétustes et sans entretien, les persiennes sont corrodées et les bois des menuiseries sont à nu et exposés aux intempéries. Les dalles des balcons sont recouvertes de mousse favorisant la rétention d'eau et leur porosité aggravant la corrosion qui les supportent. Les angles des dalles se dégradent.
Dark Water
ou Ça
?
le dark thermalisme de… Plombières les Bains ?… avec des dark curistes qui écoutent the Cure…
Ville d’eaux
pour The Cure, j’y reviens (j’espère très) bientôt