Kuno est photographe et amateur de bonzaï. Il a des fleurs de peau tatouées sur chaque membre de son corps, seul son visage n’en est pas dessiné. Aux pieds, des crocs rose bonbon. Il fait le geste de caresser sa canopée miniature, la frôlant à peine, observe les nouvelles pousses, la courbe de leurs troncs. Il souhaite épaissir le feuillage à la forme arrondie. Il saisit de minces ciseaux et coupe une tige trop clairsemée dont l’extrémité s’achève en trois feuilles délicates. De quelques gouttes, il abreuve sa forêt immense. L’eau s’écoule avec lenteur et délicatesse d’un arrosoir dont l’anse semble ajustée pour des mains d’enfant. Il penche le long col se terminant par une plaque percée de six trous, sorte de trompe d’éléphant. Sur le récipient dansent deux poissons plats près de fleurs roses aux multiples pétales jaune canari, rouge rosé, vert pomme. Les yeux ronds des poissons le fixe, tissent le lien vers l’Asie lorsqu’il partait au lever du jour, objectifs, filtres et pellicules, rangés dans une sacoche beige, un manteau fin aux pliures rouges enfilé sur les épaules. La terre s’est humidifiée peu à peu laissant échapper le trop plein par les trous du pot en céramique bleu outremer. Il aime cette rencontre de chaque soir dans le silence de la cour. Il range l’arrosoir près des ciseaux argentés sur l’appui de fenêtre.
de quoi se compose son monde ?
de si peu… et c’est beaucoup à la fois, une canopée miniature et un arrosoir à trompe d’éléphanteau
cette fois je retiens l’outremer du pot en céramique…
Merci d’être passé par ici.
Nouveau personnage, je ne le cerne pas encore.