S’appartenir. Le vilain mot placé caillou pointu sous la chaussure de celui ou de celle qui marche si loin si long sans trop savoir pourquoi, juste mu mue par une envie qui coule de lui d’elle, filet sinusoïdal de projections informes sur le monde ou bien un monde à découvrir / à construire pierre à pierre dans l’intervalle béant d’une étendue déserte où ne marche que lui qu’elle, capteur captif captive d’échos souterrains – le battement de son propre coeur d’abord chambre sourde aux bruits du dehors du vent qui s’acharne à souffler ahane de le faire sans répit – le battement de son propre coeur d’abord ému de s’entendre résonner / raisonner de se mouvoir dans la cage du corps prisonnier d’avancer forçat de lui forçat du vent autour qui le pousse le tire l’emmêle par la tête en soufflant au loin les longs cheveux noirs, qui ont débordé du cadre de la photo. De la photo d’Écho. Ma muse à ce jour mes pas dans ses pas ces pas – ne sais pas – oubliant presque le battement de mon propre coeur chambre si sourde à moi-même. Je crois bien que j’emprunte le sien de coeur mais sans secret sans l’obscurité de la chambre noire sans la pénombre hallucine du laboratoire ni l’odeur acide du fixateur qui a collé bien net son portrait de ce matin-là son sourire sticker et l’espèce de paix qui ne se dit pas qui n’a même pas de nom – pauvresse sans corps ni hardes – mais qui dépasse du cadre noie le hors-champ infuse de chaleur son corps ramassé autour d’elle la main gauche posée sur la main droite à l’aplomb des dents livrées au vent par le sourire – elle sourit encore aujourd’hui après tant d’années mais je crois que maintenant c’est moi qui souris du même sourire battu rebattu comme un jeu de cartes un jeu qui ne dit pas son nom mais qui procède ainsi par lente captation du corps des corps – dans les mêmes décors – par le vent frais du matin par le silence de l’outre ville du désert, un jeu qui avance petit à petit petit animal rongeur recherchant la chaleur des corps pour construire pierre à pierre mot à mot goutte à goutte son antre, chambre sourde du coeur qui bat aveugle
Ca rythme et balance comme les paroles d’une chanson. Ca sonne !