J’usais de la route à mes propres fins, des rires mécaniques se propageaient, j’allais devant regardant depuis la crête la friction longue des freins sur les roues qui me parcouraient en crissant sur ma peau et en serrant mes dents surpris par la nécessité de m’arrêter pour un sourire vers cette silhouette ma main devant mes yeux, jusqu’à la fin de sa course, elle debout sur les pédales hautes progressivement s’arrêtant, elle en danseuse étirant un corps svelte des cheveux ondulants, puis devant moi se rapprochant en quelques pas chassés de fin de course, l’un vers l’autre, nos corps rien d’autre, son élan d’une assurance toute triomphante.
Et la croix dessinée sur sa main, sur la partie charnue entre le pouce et l’index, la croix marquée au stylo bille c’est ce que je vis comme signe d’elle, tout en haut à la base de son pouce, sur sa main aux doigts très fins, deux traits marqués de plusieurs aller et retour que j’ai eu envie de voir s’effacer, comme si j’allais tendre ma main gauche vers son poignet droit puis doucement sur sa peau fine en humectant mon pouce appuyer sur les traits pour en effacer le dessin.
Les picotements que je sentais m’envahir, je les devinais sur sa bouche, ma langue posée sur les languettes en cuivre d’une pile de quatre volts retirée aussitôt en réflexe nerveux branché sur un nerf blanc de cuisse d’invertébré, ce plus dessiné sur sa main que je mettais sous tension, la pince croco sur sa polarité positive, ce petit plus qu’elle avait sur sa main, et qui me donnait une intensité dans le cœur des bourdonnements d’influx en train de se tisser et de se polariser. Le cœur fluctuait à ses paroles et ses gestes d’une frivolité désarmante.
Sur son front humecté de sueur des gouttes coulaient, des perles glissaient sur ses joues rougies, je suivais cette chaleur qui me parcourait aussi liquide sur le cou sous les bras, une sueur qui glissa entre nos joues, si proche de nos yeux fermés pour sentir nos peaux s’effleurer, mes picotements électriques redoublaient d’intensité à toucher si près sa peau avec la peau de mes joues sur le duvet de ses joues.
J’aime beaucoup la fluidité de ce texte. Très beau.
Très heureux de recevoir votre commentaire.
Merci d’être passée ici me lire!
de la translation du désir et du rapprochement des corps
de la braise, ce texte !! et pourtant tout en douceur…
merci Michaël