Je voulais te parler de cette odeur. Celle que je t’ai volée, celle que j’ai emportée. Je danse une valse enivrante et tes cheveux me caressent le visage. Nos joues se touchent, nos fronts se caressent, nos lèvres s’effleurent. Et l’odeur. Celle d’un instant en suspension, entre tes bras, entre deux pas, entre deux notes. Entre deux. Parfum subtil de la parenthèse que j’ai emporté. Alourdi par une nuit sans sommeil, je sens maintenant l’odeur de la pierre froide. Je suis la pierre usée, inerte, lourde comme une tombe. Muette. Je voulais te parler de cette odeur mais la mort m’a invité à danser.
Bonsoir Jean Luc, je ne suis pas certaine d’avoir tout compris mais j’ai beaucoup aimé ce texte sur l’entre deux, la rencontre, l’odeur de cela – Ce qui m’échappe c’est la fin, l’histoire de la mort et l’invitation à danser. Est ce que cela veut dire que le texte parle de quelqu’un qui meurt et qui parle de l’odeur de cette rencontre qu’il a emporté avec lui ? Excuse moi pour mon ignorance, mais je veux bien que tu m’éclaires car j’ai peur de ne pas tout saisir.
Merci pour ton passage Clarence. Il n’y a pas d’ignorance, bien évidemment. J’ai tenté, justement, de laisser ce très court texte à la libre interprétation du/de la lecteur/lectrice. De la mort qui invite le narrateur à danser, s’agit-il de la sienne ou de la mort de la femme à laquelle il pense ? Et lorsqu’il dit « je sens maintenant l’odeur de la pierre froide », sont-ce ses narines qui sentent ou lui qui dégage l’odeur de la pierre froide ? Ou comment se perdre en si peu de mots. Merci encore Clarence.
Impressions refoulantes de la nuit
qui crée sa propre valse à vivre
comme on se fabrique à peine sciemment ses propres inspirations d’artiste
Le néant devient source inépuisable
Merci Jean-Luc !!