D’après l’acte de vente signé le 23 décembre 2022 à l’étude de Maître A.V. au 10 rue de Saint-Priest dans la commune de F. située à 6 ou 7 kilomètres du bien en question — il était environ 11 h 25 ou 26 si je me souviens bien —, le total surface de la propriété s’élèverait à 04 ha 20 a 20 ca, une surface considérable répartie en 60 ares en taillis, 1,55 hectare en pré terre, quasi 2 hectares en taillis terre et 10 ares 20 centiares en sol qui a priori correspondraient à la surface bâtie, en résumé 4 parcelles portant les numéros 37, 49, 65 et 66 du cadastre de la dite commune. En 12 secondes on m’a indiqué que le taillis constitué principalement de châtaigniers était identifié sous la désignation « bois du château d’eau » et se trouvait à environ 500 mètres de l’habitation, l’agent immobilier ajoutant qu’il y poussait des espèces de champignons très recherchées et qu’on pouvait y pratiquer des coupes de bois pour le chauffage ou la fabrication de plancher. À compter de ce jour d’hiver, le 22ème du dernier mois de l’année, — il faisait froid en me rendant à l’office notarial de F. et je n’avais dormi que 4 pauvres heures après 3 jours de déménagement harassant, 92 m3 répartis dans 2 camions, l’ensemble désormais entreposé dans les 70 m2 de l’ancienne grange dans le plus grand désordre —, j’étais devenue propriétaire du domaine ainsi décrit sur le papier et je ne songeais qu’à une chose, retrouver couettes et oreillers pour installer une couche dans cette demeure séculaire et m’y m’enfouir le nombre d’heures suffisant pour récupérer bonne figure. En faire le tour — de toute façon hors de mes forces — aurait nécessité un temps bien difficile à chiffrer, plus de 2 heures sans doute, peut-être 3 ou 4 ou 5, voire beaucoup plus en y intégrant les 60 ares du fameux taillis aux limites nébuleuses et pour tout dire impénétrable. Je n’en ai d’ailleurs toujours pas nourri le projet, me disant que ça ne servait pas à grand chose sinon à mesurer l’ampleur du débroussaillage à conduire entre haies bosquets fossés et à me décourager, mais ça c’est une autre histoire.
Photographie, ©Françoise Renaud – aux limites du domaine, juillet 2023
pas forcément très inspirée par ce creusement côté chiffres, juste un amusement... (et c'est déjà bien !)
Grand plaisir de lecture. Tout un monde où s’ancrent les histoires. et on a bien envie de la connaître celle du fameux taillis aux limites nébuleuses.
Merci Françoise.
oh tu as raison… il va falloir que j’aille le dénicher, ce taillis, dans « le bois du château d’eau », l’observer et tout le reste… pour pouvoir le définir davantage
merci pour la piste… merci encore…
J’aime beaucoup ce texte, la sensation que les chiffres pourtant nécessaires à circonscrire les faits n’arriveront pas à mesurer l’ampleur du bouleversement (le déménagement) ni à vraiment définir la nature de ce mystérieux taillis qui semble par nature indéchiffrable (une belle piste à explorer, tout à fait d’accord avec Marie).
Merci Françoise
tu m’éclaires là, furieusement, avec ce spot dirigé vers ce fameux taillis dont il est impossible d’en connaître les limites, là-bas un peu plus loin sur la colline, un bois mêlé aux autres bois des domaines voisins
chère Muriel, merci d’appuyer là (tout comme Marie) et d’indiquer l’impuissance des mots face à l’ampleur de la translation dans l’espace et le temps…
Acheter un taillis, quelle idée broussailleuse ! Il va falloir sortir de la couette un jour ou l’autre et s’équiper d’un matériel adéquat pour ne pas déranger les animaux. Ce sont eux les vrais proprios. Les chiffres… du cadastre, encore faut-il les prouver ! Cela promet de belles ballades en bottes au milieu des ronces et des orties. Que du bonheur ! Mais avoir des chênes pour amis pour un roseau pensant, ce n’est pas la moindre des responsabilités. Une fable s’impose…
Les taillis faisaient partie des domaines comme parcelles essentielles à la vie d’une propriété tout autant que les pâtures ou les champs à céréales, ils fournissaient le bois nécessaire pour se chauffer, construire, faire des poteaux de clôture… enfin bref, ils étaient très précieux et ils le restent… en tout cas c’est ce que je comprends, alors bien sûr ils font partie du lot, et les ronces aussi comme tu dis…
du chêne oui, aussi du hêtre, du châtaignier, même certains saules et pruniers sauvages… il me faudra aller faire le relevé précis des espèces qui s’y entremêlent…
merci à toi, Marie-Thérèse d’être venue t’y égratigner !
définition du taillis (on peut parler de bois aussi, de hallier) : « Le taillis est un peuplement forestier d’arbres issus de la reproduction végétative d’une souche, où plusieurs bourgeons adventifs ou proventifs ont pu se développer après avoir reçu un apport massif de sève… »