Daveesh – diminutif polonais, Davuchka (entendre Davouchka) – Mon mari hier est reparti. Suis-je dans le réel ou le rêve, j’embrasse ces moments où je donne raison à l’absence de conscience, es-tu cet amour qui tremble cueilli par nos corps enlacés, ton sourire dans mes veines interdit à l’absence… tu traverses ma vie comme un ouragan qui souffle le manque et attises ma souffrance, est-ce cela l’amour. Dans mes cellules j’ai absorbé la peau de ton corps sublime lorsque je reste seule, quand tu passes au travers de la vitre j’espère que nos caresses coulent encore dans tes yeux comme des larmes de plaisir. Tu es trouble, à la fois multiple comme ta famille ici et là-bas… Nous nous croiserons comme un sous-entendu de chaque jour, le temps fera un détour pour ne pas déranger nos folies.
Daveesh – A fouler la rosée du matin, à ramasser fleurs et feuilles fanées, je te croise au sortir de ta chambre, ou devrais-je dire de tes chambres la trois cent une, et l’autre à l’étage. Tu te diriges vers le patio, t’installes pour le yoga, chercher le calme d’une conscience apaisée. Quelques postures éphémères suffiront-elles à effacer tes aventures de la nuit, ou à les justifier… Ma tête opine, ni l’un ni l’autre.
Daveesh – Depuis des années nous le voyons arriver avec ses groupes de polonaises en escapade leur maris laissés derrière elles pour certaines, les unes en quête de relaxation les autres pour amincissement et toutes pour s’amuser ou s’enhardir. Discrètes, nous massons de nos quatre mains, leur peau huilée dans ses profondeurs nous raconte leurs désirs leurs besoins leurs déceptions aussi. Il butine de l’une à l’autre cherche à les éblouir de son savoir et de sa beauté. Habillé de blanc, son chignon haut perché lui donne des allures de gourou. Il est là pour les guider durant ces cures qu’il organise plusieurs fois l’an depuis la Pologne. La plupart du temps il les connaît déjà pour les avoir massées dans son pays d’adoption. Autour de lui telle une nuée d’abeilles attirées par le pollen elles voltigent. Il savoure cette chaleur qu’il connaît depuis sa naissance à quelques kilomètres d’ici. Fier, il les conduira dans son imposant quatre-quatre visiter sa famille leurs potager et verger.
Daveesh – Il est indispensable que je m’entretienne avec lui au sujet des rumeurs qui se propagent. Aurait-il vraiment passer la nuit chez une polonaise ? Cela peut semer la discorde et mettre notre centre en péril. Lui c’est l’enfant du pays qui a eu l’opportunité d’étudier la médecine en Pologne où il s’est marié avec une femme rencontrée pendant ses études, à présent il achève son cursus en médecine ayurvédique, cet homme fascinant et généreux, de retour de chez ses parents partage avec nous des fruits et des légumes. Il possède un sens des affaires, je lui concède vingt pour cent sur les séjours payés par ses participantes, mais son appétit est insatiable. Il me faut le surveiller de près.
ce quatrième paragraphe venant éclairer les précédents
et ce rythme impulsé par ce nom étrange Daveesh répété aussi souvent que nécessaire ainsi qu’une prière
et toutes ces choses qui échappent entre les lignes…
девушка. jeune fille ? Qu’attend-t-elle de la vie, de l’amour ? Saura-t-elle garder la beauté et la sensualité dans sa propre demeure lorsqu’elle se voit contrainte à partager ? On sent qu’elle est dubitative mais pas encore trop découragée… L’éternelle femme séduite puis abandonnée qui ne sait s’il faut lutter… rivaliser… renoncer ? Les quatre textes marquent l’urgence d’un positionnement qui sera de toute façon douloureux.
Merci Marie-Thérèse, vos commentaires posent souvent des questions, ce qui me les rend ludiques. Connaissez-vous le russe ? Ici Davuchka serait plutôt un diminutif de Daveesh.
Je ne me suis pas cassé la tête, je suis allée chercher le mot sur internet (sa traduction) et le mot Jeune fille m’ a sauté aux yeux. Je l’ai immédiatement accolé au personnage de l’amoureuse et de son Don Juan ultra séducteur… Non, je ne connais pas le russe, mais les gammes de l’amour naissant puis disparaissant, un peu. On peut bien s’en amuser pour ne pas trop (faire) souffrir. Un de perdu dix de retrouvés ? Voire…