Le long du trottoir, devant la lourde porte en bois peinte en gris anthracite en marron sont alignées cinq voitures aux couleurs métallisées, deux Toyota dont celle de Rose, une Clio, une 308 Peugeot et une Hyundai, sont garées une 4L Renault vert d’eau, une CX Citroen marron et une Lancia jaune. C’est le soir. Les habitants sont rentrés. Le portillon du parc Beatrix Farrand, parc André le Nôtre, est fermé à clef pour la nuit. Rose revient de la chorale, du centre ville, où elle s’est rendue à pied. C’est juste en bas de la rue Niki de St Phalle, rue de la rotonde, sur la rue Camille Claudel, rue Président Wilson. Elle tape le code sur le clavier du digicode et la porte s’ouvre automatiquement, elle pousse difficilement la porte en s’appuyant de tout son corps de jeune fille frêle. La lumière s’allume, elle allume la lumière. Elle jette un coup d’œil par le hublot transparent de la boite aux lettres métallique, elle ouvre la boite aux lettres en bois vernis avec son nom gravé dans une plaque en laiton. Rien. Alexandre a dû passer avant elle, elle n’attend pas de courrier d’Alexandre aujourd’hui, ni demain, ni pendant quelques jours… il est parti faire ses classes. Elle attend une lettre de son fils, grand reporter de guerre qui est parti en Crimée rendre compte du climat de tensions qu’il y règne. Elle prend l’ascenseur étroit mais bienvenu installé depuis peu, elle monte par le grand escalier en bois ciré jusqu’au troisième étage. Elle appuie sur le bouton 3. L’ascenseur, une cage de verre, s’élève lentement jusqu’au troisième étage où Alexandre, qui l’a entendu arriver, a ouvert la porte grenat au bout du couloir, essoufflée elle se précipite vers la porte au fond du couloir, sort son trousseau de clefs et rentre dans l’appartement qu’ils ont loué Alexandre et Rose avant qu’il ne parte faire son service militaire
J’aime beaucoup le procédé, véritable superposition, palimpseste des époques d’une vie.