Les trois gars
Le premier était originaire de Picardie, un brave, un gros cœur qui à la fin ne tenait plus, tout était difficile. Ses ancêtres venaient de Bordeaux, il s’appelait Edgard, mais il s’est appelé Eustache pendant une journée.
Le second c’était Félix, il venait des Ardennes, un sacré chasseur, un de ceux qui ne lâchent jamais. Il puait, il a toujours pué, mais il était brave. Il est mort jeune, une saleté de virus. Personne n’a rien pu faire, en deux jours, il était raide comme du bois.
Le troisième c’est une tête, un de ceux qui ne tiennent pas en place, un qui comprend tout à cent à l’heure. Il est fier et beau. Sa passion, la chasse aux mouches, alors, il passe sa journée à faire des bonds dans le jardin. Chacun son truc. Il s’appelle Henry.
Les trois filles
Nala la princesse, l’élégance et la finesse, chez les animaux c’est comme chez les hommes, l’égalité n’existe pas. Le crabe l’a mangé, saleté de crustacé, il ne respecte rien.
Vilaine, une petite cochonne sympathique. Elle a perdu la tête. Elle était redevenu une enfant.
Crocs, une belle fille de la campagne, bonne comme ce n’est pas permis, une qui vous fend le cœur quand elle vous quitte et qui en est désolé.
Les quatre
Ils sont là, pas toujours ensemble. Comment ils font dans ma Clio, ils se serrent, est-ce que pour eux le confort est important, il faudrait les interroger, mais je n’ose pas, ce n’est pas tout à fait ça, c’est qu’entre nous, on a choisi un mode de fonctionnement silencieux, on cohabite sans rien se dire. C’est apaisant, le silence de chacun suffit, les mots seraient presque gênants. C’est un dialogue sans le son, un qui ne vous abrutit pas, il y a une interaction entre nous, une vibration, on résonne comme des cloches les unes à côté des autres, mais entre nous quatre il n’y a pas de hiérarchie. Chacun fait avec la qualité, l’essence de l’autre, et cela modifie ma pensée, mes mots. Je les remercie d’être là, avec moi, on roule. Le premier pose le sol, il est la pesanteur, je plonge dans son regard, il me rassure du monde, le second me donne des ailes, il est magicien, le troisième refait l’histoire et m’attend, on reprendra la machine un jour et puis il y a le soleil qui brille, qui réchauffe ma peau et sans qui le monde n’existerait pas. Merci.
Les trois
La mère et ses deux filles. Une fille est partie, un crabe qui traînait par là, elle a laissé ses enfants en plan, l’autre fille a fait un mauvais mariage, elle a eu un enfant. La mère s’est retrouvée avec une fille en moins et plein d’enfants en plus. Chacun a fait ce qu’il a pu, avec ses présents en plus et avec ses absents en moins. Alors trois mois un , moins un autre, plus quatre, plus un, plus un, plus un, plus deux, ça fait le compte. À l’époque c’était le compte, puis après il ya eu moins un, moins un, moins une et encore moins une, ça fait moins quatre, un vrai panier de crabe.
Codicille : Hors sujet, hors technique, j'avoue, j'aime faire du vélo, mais j'ai toujours détesté la mécanique.
j’aime votre texte, peut-être encore plus votre codicille. JMG