Il faut y arriver avant la nuit, parce qu’après il faut rentrer. Le panier n’est pas trop lourd. Elle aurait pu le remplir plus mais elle doit aller vite, passer la croix, tourner à gauche, entrer dans la forêt. Le chemin n’est pas très bien tracé, il y a des ronces et des branches cassées. Elle les enjambe comme elle peut. De l’eau goutte des arbres. Il a plu. Des bruits : craquements, sifflements, la rivière tout en bas. Elle dérape tant c’est pentu. Elle pourrait faire un détour, contourner, prendre l’autre chemin, mais c’est plus rapide par ici et il n’y a pas de temps à perdre, la nuit tombe vite en cette saison. La voilà devant les deux trous, le petit et le grand, deux trous bouchés à moitié par des planches. Ils sont dans le grand. Elle a peur d’entrer mais il faut bien. Elle pose sa main sur les planches. Ça bouge. Il faut rentrer.
C’est comme un conte, mais noir.
Oui, une sorte de Petit Chaperon noir (l’idée est à creuser). Merci Laure.