Des plaques de couleurs découpaient l’espace blanc du hall d’entrée de l’hôtel. Le jaune d’œuf d’un mur troué en son milieu, en forme d’arcade pour donner à voir deux petites tables rondes et noires, nues et leur deux chaises assorties pour le petit-déjeuner. Le rouge pour le mur du fond devant lequel je me tiendrai dans quelques heures avec un sourire fabriqué. Le bleu-ciel-laqué pour sertir le haut du comptoir en bois sur lequel était posé le téléphone, le registre, des verres, des olives vertes et des liqueurs. Le tabouret haut sur le linoléum couleur bois, n’aurait pas du être devant le comptoir, tout comme le piano automate en face de l’escalier gris qui menait aux chambres. L’hôtel n’avait pas le standing pour offrir la musique baroque d’un pianiste fantôme. Le tabouret haut, esseulé devant un comptoir qui faisait bar la nuit, était du plus mauvais goût. Les plaques de couleurs criardes contrastaient avec les pavés mouillés et les façades sombres de la rue Guillaume Guillon-Lethière, que j’appelais moi, rue des putes.
On attend l’heure de l’ouverture où ces dames descendront !
Merci Gilda !
Des couleurs, merci.
J’aime bien l’idée des objets qui n’ont rien à faire dans ce lieu. J’aime aussi le personnage, part peu consentante de ce décor…