Heureusement que Pierre avait une échelle de meunier. Il n’y avait pas d’escalier pour atteindre l’étage. Tout juste l’espace pour passer un petit corps avait-il été fait, inexpréssement, par le propriétaire précédent, tout le long de l’étage par l’abaissement du niveau supérieur. Pour gagner de la hauteur dans le grenier. Les murs en gardaient les traces. A quoi bon enlever les traces dans un grenier ? Chaque poutre avait été sciée, et les anciens trous prévus à l’effet de les recevoir laissés béant. Des niches à araignées. Tout le long des deux murs. Qu’y avait-il d’autre ? Vite, regarder, voir…mais elle n’y voyait pas grand-chose. Elle sentait quelque chose qui tentait de traverser les pores de sa peau, mais les carapaces étaient si épaisses qu’il ne lui en restait qu’un léger frisson, facilement trompé par les deux ouvertures sans fenêtres de l’étage. Le vent, probablement. Trois niveaux, qui ne communiquaient que très péniblement entre eux. Une vue Loire, magnifique, imprenable, profonde. Son bureau sera là. Sous l’ouverture sans fenêtre. Les panneaux de bois du sol de l’étage n’étaient même pas en contreplaqué. C’était de ces panneaux de bois qu’on voit sur les chantiers. Il est clair que rien de lourd ne pouvait être entreposé là pour l’instant. Les deux portes en bois qui bouchaient fébrilement les ouvertures sans fenêtres, qui se fermaient avec un petit loquet en fer usé qu’il fallait décrocher avec ce qui vous tombait sous la main d’assez grand pour ce faire. Les petites briques rouges qui entouraient les ouvertures et qui se mariaient si bien avec le moëllon des murs. La grammaire de la construction originelle transparaissait encore malgré les aménagements successifs des progrès des Hommes.
J’aime comme tu nous fais tomber sur des chansons
aime bien aussi…merci.