Dès l’aube. C’était ici, l’île était un point d’ancrage si puissant, si central, ça venait par la mer, par l’horizon, ça descendait des montagnes, des frondaisons, ça éclatait comme du mica, tout était là qui venait frapper, la lumière, les vagues, les fantômes, le désordre. Et je devais obéir. Me saisir de la lumière, du désordre. D’une image. D’un éblouissement. D’une absence. Tout le jour, les mots me remplissaient, tournaient en boucle dans mon crâne, sans répit. Entre deux conversations, entre deux repas, entre deux verres. Dans la nuit, à l’écoute des vagues. Il fallait retenir quelque chose, lutter contre la disparition, l’application notes au bout des doigts. Je ne dormais plus. Ici, à l’aube, à l’effacement des frontières, entre nuit et jour, jeter les mots, leur brûlure, comme ici le soleil. Un mirage, parce que les mots échappent, toujours.
une fois n'est pas coutume, un codicille ! m'est revenu ce moment inouï, et c'était pendant l'atelier d'été, pousser la langue, le premier atelier pour moi, et c'est là que ça c'est produit, le grand débordement. Si vous suivez le lien, vous trouverez la chambre de l'aile nord, avec sa fissure, depuis elle a été détruite, reconstruite...
Jeter les mots, leur brûlure. Et se laisser submerger par le grand débordement. Ça existe. Merci Caroline.
oui Jean-Luc, c’était bien ça, le grand débordement.
il fallait retenir quelque chose… mais tu tiens quelque chose caroline !!!
on va voir 😉
Justesse du mot « obéir », se sentir presque soumis, et lutter contre la disparition, courir après, être toujours en retard…
« Et je devais obéir. Me saisir de la lumière, du désordre. D’une image. D’un éblouissement. D’une absence. » c’est là si palpable On le sent Caroline cet impératif puis Le livre ( est là superbe)
la prise de possession… pouvoir la connaître et y céder, et puis la discipliner avec le temps