Ainsi, les mots ont jailli hors de la page. Étourdis, livrés à eux-mêmes tels des survivants d’un autre temps, des guerriers en route vers une quête aux apparences insurmontables, ils prennent corps peu à peu, s’installent dans une temporalité encore inconnue, fragile, mais qui deviendra rassurante. C’était un jour vaporeux, impossible à définir, à dater. C’était un instant inscrit hors du temps creusant dans un magma de matière rebelle une sensation intérieure étrange, à part, lovée au fond d’elle-même et elle a fini par surgir, discrète, animée d’une énergie réservée. Le sentiment d’avoir cédé du territoire à une pratique sauvage, désorganisée, où l’espace d’un clignement de la paupière les mots, mis bout à bout, délivrent du sens à ce qui était perçu comme déroutant, non abouti, a émergé de nulle part. Alors l’écriture se déplie, lui échappe pour mieux revenir vers elle et peu à peu l’univers qu’elle avait construit sans vraiment en prendre conscience dévoile sa charpente, des textes se font écho, une toile de mots connus et reconnus se tisse, font sens. C’est arrivé comme ça, un jour inconnu d’elle-même, en toute discrétion, au seuil d’un moment intime de partage dans lequel la puissance de l’aveu s’est transformée en force et a comblé les périodes de doute accumulées depuis des années. L’écriture n’est plus apparue comme un idéal inatteignable, mais comme une compagne présente au quotidien, exigeante, captivante, nécessaire. Elle était en route.
J’aime beaucoup !
Je viens de m’abonner à votre page insta 😉
Oh ! merci beaucoup, très touchée.
Au plaisir
Et que cette naissance hors du temps est poignante, dans tout ce qu’elle évoque de son insondable.
Merci beaucoup Dominique.
mais merci beaucoup Marie pour cette lecture. suis toujours étonnée de l’impact des mots sur le lecteur. ça donne de l’énergie pour la suite…
ces territoires incontournables…
mais oui caroline !
la force et la délicatesse du dire
merci brigitte pour ce petit passage par ici