La musique comme lieu de surgissement de l’écriture, lancinantes percussions, plusieurs rythmes en parallèle, rapides, lents, syncopés, soutenus par les notes au clavier, cette chanson d’un groupe de pop rock britannique, cette mélodie enivrante, tu la porte en toi du plus loin qu’il t’en souvienne. Ce soir-là, tu étais seule à la maison et sans que tu saches pourquoi, tu t’es mise à l’écouter en boucle, elle ne peut s’écouter autrement, une fois que tu commences tu ne la lâches plus, elle pénètre dans les moindres recoins de ta tête, de ton cerveau, dans ton corps tout entier, au profond de tes cellules et c’est à ce moment-là, sur cette longueur d’onde précise que s’est fait la connexion avec celles qui par delà le temps t’ont dicté les mots, les mots qu’elles t’ont demandé d’écrire, puis de prononcer en leur nom, pour traduire la souffrance endurée dans le silence et les vapeurs d’alcool, pour dire l’amour qu’elles ont donné bien plus que reçu, ces mots essentiels, gouttelettes infimes dans l’océan d’une vérité qui gronde d’une entêtante mélopée.