La première fois qu’il avait franchi le pas, il avait choisi dans sa sacoche une lettre à l’enveloppe élégante. Un papier épais d’une blancheur éclatante. L’adresse était écrite à l’encre bleu-marine, le graphisme fait de pleins et de déliés légèrement penchés vers la droite. Le timbre représentait une fleur qui lui était inconnue. Il avait passé l’enveloppe à la vapeur et délicatement avec un coupe papier très fin glissé entre les deux bords il l’avait décachetée, avait retiré avec précaution les trois feuillets vert tilleul sur lesquels la femme avait écrit et avait lu.
Mon amour,
On écrit avec le désir, et je n’en finis pas de désirer. Cette phrase de Roland Barthes a croisé mon regard et je l’ai faite mienne….
S’en suivait une lettre d’amour, dans laquelle la femme se dévoilait sans pudeur mais avec un humour réjouissant. Le petit facteur en était bouleversé. C’était beau ! Installé dans son antre, il recopia la lettre dans le carnet numéro un, celui de la rue Camille Claudel. Ce sont les premiers mots qu’il écrivit pour son roman, les mots de Maud.
Une graine d’écriture. Belle idée que cette prise d’élan épistolaire. Merci.
Merci JLuc de ta lecture bienveillante. Ce texte s’insère dans un travail plus large que je viens de reprendre… l’élan est donné … pourvu que ça dure