Je suis seule dans le jardin. Le ciel est lourd. Depuis peu les lettres que je dessine forment des mots qui forment des phrases qui racontent des bribes d’histoires. Depuis peu je sais écrire. Dans la marge des cahiers je trace de minuscules fictions. Quand je n’ai rien pour noter, j’écris dans le secret de ma tête. J’écris dehors parce que dedans m’étouffe. J’écris parce que le ciel est lourd, j’écris pour les insectes, pour les animaux qui fuient. Quand j’écris je suis grande, une puissance sort par mes doigts. Écrire est une magie, une force qui me déborde. Quand les mots s’enroulent dans la tête sans en sortir, c’est autre chose, je n’en connais pas encore les pièges. Je sais lire aussi mais je lis peu, curieusement je n’ai pas hâte de dévorer des histoires, cela viendra plus tard. Pour l’instant je suis une enfant dans un jardin, j’écris comme au début du monde.
Je voulais faire l'impasse sur cette proposition, et puis je me suis rappelé avoir déjà écrit la " scène originelle " dans un petit fragment publié au quart du carnet des quarante jours. Alors je l'ai repris et un peu transformé.
Oh oui cela aurait été vraiment dommage de sauter cette proposition. Les sensations du début de l’écriture viennent à nous. Le hors de soi aboutit.
Merci Nolwenn pour ce retour qui me touche beaucoup.