Pour écrire, il a renoncé à tout.
Aux ombres errantes dans les couloirs, il vit seul désormais, dans l’appartement.
Il se lève avec l’aube et marche d’un pas lourd jusqu’à sa table. Le café embaume la cuisine, il porte une tasse brûlante sur la table de bois. Dehors, le soleil commence sa course pour monter au plus haut, les oiseaux s’interpellent d’arbre en arbre, un homme promène son chien dans la rue.
Lui, il a renoncé au monde.
Il se penche sur son carnet, relit les notes de la veille, soupire. Il est heureux là, à son bureau. Il a vécu comme cent marins, il a plus d’histoires dans sa manche que n’importe lequel de ses contemporains. L’ordinateur s’allume lentement, il a le temps de regarder par la fenêtre et de voir le vent s’agiter dans feuilles du chêne. Il ouvre ses documents, son carnet de note à ses côtés. Il plonge dans son monde pour ne plus en sortir. Parfois, il se lève pour faire quelques pas. Parfois, il pose ses lunettes sur la table, frotte ses yeux et lance sa nuque en arrière.
Puis le réveil sonne à nouveau, il y a des pas à l’étage, une porte qu’on ferme, de l’eau qui s’écoule dans les canalisations. Sa langue claque. Il relit encore les mots, l’œil angoissé vers le temps qui file. Une fine sueur surgit sur le haut de son front. Des pas font craquer le plancher, une porte qui s’ouvre, on entre. Il a peur de perdre cette idée qui l’effleure, il griffonne sur son carnet. On ne lui parle pas. On s’assoit simplement à ses côtés, on attend son petit déjeuner. Alors l’écrivain sauvegarde sa page word, ferme l’ordinateur, range le carnet et reprend sa vie là où il l’avait laissé.
En quelques lignes, un écho de mes fantasmes et réalités. Un morceau de quotidien plein de soupirs et d’humour. Merci Irène.
Merci Isabelle, m’en vais vous lire.
L’écriture ou la vie … L’écriture et la vie… c’est la question en permanence en suspension… Comment va-t-il s’en tirer ?