Il fouille. Sur la terrasse, il fouille. Il est tombé sur un article. Il recopie. Se met cette histoire dans les doigts. Il isole des phrases. S’arrête. Regarde. Si grande, cette terrasse. La pelleteuse et le tas de terre. Le marronnier. Les tuyaux verticaux. Le ciel surtout. Il regarde le ciel. Un oiseau. Deux : des corneilles. Il s’est arrêté de fouiller, de recopier, d’écrire (il n’a pas vraiment commencé). Il est assis devant l’ordinateur, des mots surgissent. Peu de mots. Il préfère écouter le souffle des vaches en-dessous, leur museau dans le maïs, des cloches (d’autres vaches). Il médite. Ses pensées se laissent polluer par ses désirs frustrés. Il est assis devant l’ordinateur. Les nuages. Les roses. La barbe. Il se dit qu’il devrait se raser. Le train. Demain, ils goudronnent. Peut-être un verre. Ça se fait, pour écrire. Un whisky. Non. Éculé, le coup de l’écrivain alcoolique. Il sait qu’il est au seuil de quelque chose, qu’il s’apprête à entrer (mais avant d’entrer, il faut sortir), il a convoqué ses personnages, ceux de l’article, il a des prénoms, Florida, Gaspard, Félix, Séraphine, il a des photos, il a tout pour bien faire, mais il attend. La nuit tombe. Il n’écrit pas de nuit.