Ton bureau nomade s’est posé. Enfin. Plein nord. On est vendredi soir. La mer d’un gris laiteux sur ta gauche fait presque un avec le ciel délavé. Ton bureau s’est ancré. Enfin. Son bois noueux s’enracine et trace déjà le chemin des grandes forêts là tout près en bord de ravine, et dans les plis et replis des veines du bois de ton bureau racine sourient le petit peuple des bonhommes bâtons tracés au crayon à papier, ouvrant le chemin de l’enfance et avec lui celui du geste primordial ancestral de tracer où l’on peut dès qu’on peut des formes des signes pour dire le monde car le vivre ne suffit pas. Ton bureau nomade s’est posé. Enfin. Plein nord. Entre terre mer ciel et volcan au bord des grands vents et des grandes pluies. Ici et là des livres épars, ouverts, fermés, des carnets. Tout ça pour t’épauler plein nord dans le grand vent et la toute beauté. C’est le petit matin et déjà dans le plein soleil les fenêtres s’ouvrent sur le jardin et ton bureau tout contre vibre. Au loin les notes d’un violoncelle d’une autre qui cherche sa voix elle aussi jour après jour dans l’exercice des notes. Les notes les mots qu’importe c’est la même histoire trouver la mélodie sa mélodie se frayer un chemin dans la beauté et la peur et le quotidien et la difficulté à vivre, ramener chez soi plein nord dans le grand vent le grand vert et la toute mer les fragments de monde traversés pour tenter d’en dire quelque chose.
Quel titre ! et puis le texte… superbe
Merci Muriel d’être passée par là ! En écoutant #01bis je m’aperçois que je n’avais pas tout à fait compris la proposition. Mais tant pis, en attendant les textes surgissent. Donc c’est bien et ils rencontrent des camarades d’écriture alors c’est super bien !
Ouh, ça souffle, ça tangue, toute mer, toute beauté.
dire le monde car le vivre ne suffit pas oui, si on veut mais vivre le monde car le dire ne suffit pas c’est bien aussi. Bravo !
Merci Bernard pour ce retour. Oh que oui le vice-versa me va très bien et vous ne pouvez pas savoir comme ça résonne !!!
« Les notes les mots qu’importe c’est la même histoire trouver la mélodie sa mélodie se frayer un chemin dans la beauté et la peur et le quotidien et la difficulté à vivre, ramener chez soi plein nord dans le grand vent le grand vert et la toute mer les fragments de monde traversés pour tenter d’en dire quelque chose. »
Merci Emilie. La beauté et la peur. Cela me fait penser à un fil et nous jouons les funambules, tomber dans la beauté ou la peur ? Surtout ne pas tomber et comme nous tombons tout de même… Merci, tes mots m’aident dans mon exploration