La couverture le dit roman.
C’est la lumière du soir qui m’a mis sur la voie, la route qui longe la mer. Cherchell, Tipaza, le gardien qui avait connu Camus disait il. Le mur contournait l’arbre, un sapin pas même droit. Le mur blanc de chaux, le tronc du sapin noir, le ciel, la mer, la mémoire recrée, embellit, y retourner serait désillusion. J’avais compris là la possibilité de bâtir.
Le livre il l’a écrit en prison, histoire de la relation d’un homme à un lieu ; moi cette ignorance, j’étais si jeune quand j’étais jeune, savais si peu du monde des humains, de leur relation au monde ; je savais d’autres choses, me couler dans la hauteur des vagues.
Le livre, je ne l’ai jamais relu, je crois que c’est l’histoire d’un homme lien entre un lieu terrestre précis et un au delà imaginé comme idéal de vie. Je me suis contenté du monde qu’il m’a ouvert, du temps qu’il a fallu pour l’installer, pour me rendre compte que je ne suis pas un bâtisseur, que mon incertitude est trop grande, qu’il me suffit de vivre le monde, d’essayer de le comprendre ; le bousculer n’est pas de mon ressort.
Les lieux n’auraient pas suffi, le livre seul n’aurait pas suffi, il a assis mais aujourd’hui, il vient par la lumière, le lieu.
Après il y a eu le vieux Mans, Boffill, Échillais, les toits d’Arles, Paris, Le Corbusier, Le Thoronet, un jardin de Gilles Clément, Versailles, Meudon la Forêt, la photographie, voir, regarder, les longues marches sous le soleil, regarder, regarder. Dire que tout vient de ce livre est osé mais tant d’émotion au plaisir d’être présent.
C’est mon livre, je n’y avais pas pensé depuis tant, le retrouver me donne émotion. Il a pris place au dessus de la pile à lire mais y retourner serait aussi probable désillusion, si l’évoquer m’était assez, si ce qui avait ému le garçon si jeune avait fait son temps ? Mon livre me dirait peut-être que ce qu’il m’a aidé à devenir n’est plus trop sensible à la transcendance cistercienne. Va savoir.
« Va savoir », en ouverture que dire d’autre, mais en confiance. Des émotions premières à l’ouverture des paysages, le texte nous entraîne, le regard du narrateur sur lui-même nous touche,
Bonne suite,
Cat
je n’ai pas reconnu le livre, mais cet ancrage m’intrigue et ce commun des vagues aussi, à suivre…