J’arrive, fière, dans le hall de mon immeuble.
il y a devant moi toute une rangée de boites aux lettres dont je ne sais pas encore lire les noms de leurs propriétaires.
Et aussi ma mère, qui me croit perdue. Elle regarde machinalement des enveloppes. Une larme coule sur sa joue. Elle ne m’a pas encore aperçue.
Du haut de mes cinq ans, je ne comprends pas.
Moi qui vient de triompher de mille dangers, moi qui ait retrouvée seule mon chemin depuis l’école où personne ne m’attendait, pourquoi ne suis je pas accueillie triomphalement comme je le mérite ?
Les adultes sont vraiment d’étranges et d’incompréhensibles êtres. Ils font tout à l’envers.
Je suis déçue. J’ai raté mon coup. Mon audace n’a pas la cote que j’espérais. Ma cape d’héroïne devient mouchoir pour pleurer. La perdue pas perdue. La perdue pour moi, pendant longtemps, avant de me retrouver.
super renversement de la proposition…
Merci François.
c’est quand on se trouve qu’on se reperd du coup, comme ça fonctionne bien !
Merci !
et pourtant de quoi admirer (mais ne pas le dire pour que toi tu ne te crois pas invincible, tu ne l’es pas encore tu sais
Retournement subtil et tout en nuances de la consigne. Je souscris aux propos de François. Bien joué et surtout bien écrit !
Merci beaucoup !