Je me réveillais chez une amie d’une soirée longue, ou d’une nuit courte, les clichés les plus communs à la jeune vingtaine, je devais retraverser tout Paris en sens inverse, prendre la 9 d’un bout à l’autre, puis surement la 4 puis surement un bus, alors je lui ai pris ce livre, assez gros, beaucoup plus long qu’un trajet de banlieue en banlieue, je m’y accrochais plusieurs jours, il y avait beaucoup dedans, quelque chose qui coule, qui en déborde presque, qui se traverse comme on traverse une ville, qui se regarde comme on regarde un film, qui fait que les pages se tournent presque malgré soi, chacune offrant un paysage, et le monde qui se recrée entre nos doigts, tous ces personnages qui se croisent, cette mort horrible, mais heureusement qu’elle arrive car sinon la tâche serait infinie, nous continuerions de faire rouler ces pages comme Sisyphe sa pierre, la mort arrive donc et c’est toute une vie ramassée par ces pages qui simulent des jours, qui pulsent, et qui donnent à déchiffrer cette complexité humaine, celle des livres, qui dépasse celle de la vie, et l’envie d’écrire comme cela, quelque chose de limpide mais un livre qui fasse bloc, un romonde en soi
Ca démarre bien…
je suis partie en voyage avec toi. C’est beau ce livre qui t’accompagne dans ta route et en ouvre d’autres en parallèle. Ca donne envie d’être dans ta tête et de ressentir les choses à ta façon.