C’est un hiver, elle marche dans la ville, elle marche dans la ville une nuit, elle regarde longtemps l’eau grise. Cette eau grise, elle résonne en elle, elle résonne profond. Elle est venue là, elle est venue là au bord du pont, avec ses pensées, ses pensées en elle qui tournent, brassent, la remuent comme les poissons aux gros yeux jaunes dans l’eau grise, sous les piliers du pont où elle s’est arrêtée, dans l’insomnie de cette nuit d’hiver là, pareille à de nombreuses autres nuits. Même si écrit sous le titre, pas un roman, trop lourd ce qu’il charrie. Acheté suite à la lecture d’un article dans un mensuel de littérature contemporaine et publié par un éditeur/critique défricheur du second vingtième siècle. Ce livre ce soir, toujours là, à portée de main, un autre exemplaire aussi, là-haut, dans la fine poussière grise de la maison natale. Tu savais pas encore que c’est de ta vie que tu lisais dedans, mais peut-être que tu le sentais ?
ne sais quel il este, sais que j’aime l’évocation