C’est par le film que je suis venue au livre. Grande adaptation d’une œuvre littéraire dont le romantisme et la gravité nous plongent dans le XIXe siècle. S’offrir le livre dans la foulée. Retrouver, prolonger, poursuivre les sensations du film par la lecture du livre, suivre le héros avec plus de profondeur encore, marcher sur ses traces dans cette petite ville, un héros comme on n’en fait plus dans les romans d’aujourd’hui : beau (il va sans dire, du moins l’acteur l’était), honnête, valeureux, généreux, qui surmonte toutes les épreuves au gré du écriture soutenue, dynamique, percutante et tel est le rythme du film aussi. Le film, je l’ai vu plusieurs fois, le livre je l’ai lu une fois. A l’exception de l’un ou l’autre, je ne lis jamais un livre deux fois. Je n’en ai pas le temps, ou alors je ne le prends pas, pour les livres marquants, par peur peut-être de ne pas retrouver le frisson de la première lecture. Il est vrai, j’ai tenté l’expérience trois fois et trois fois la déception a été au rendez-vous, au point que j’ai abandonné l’une de ces trois relectures après quelques pages. Quant à ce livre-ci, depuis plusieurs mois déjà, je caresse le projet d’une deuxième lecture, surtout pour me le remettre en mémoire et l’inclure dans la lecture d’un cycle dont il fait partie. Moins d’enjeu sans doute aussi puisque j’aime le film à chacun de ses visionnages. Voici donc que me vient l’impulsion de concrétiser ce projet et l’étendre à l’été tant son auteur que les lieux qu’il appelle évoquent pour moi cette saison qu’on dit belle, ces étés envolés des vacances en famille. Sans nul doute leur souvenir s’invitera dans la lecture renouvelée, dans les images de la petite ville parcourue, dans les jardins avec vue sur la ville, dans les murs où l’auteur a écrit cette aventure du cœur et de l’âme.
Je crois que je comprends ça. j’ai aussi quelques romans qui baignent dans les films adaptés et je ne me suis pas débarrassé des images du film qui ont habité ma lecture. Certains images de cinéma sont entêtantes. Merci
Merci 🙂 Oui, parfois il aurait le risque que les images du film prennent le dessus sur le livre…
Souvent les adaptations cinématographiques proposent une autre lecture que la mienne, mais j’ai vécu une fois l’expérience que tu décris, et le visage, le geste des acteurs, dans le roman après le film, s’imprimait sur les lignes, s’imposait à chaque phrase sans pourtant gêner ma lecture. Sensualité, mouvement et tristesse de personnages pris dans les bouleversements de leur être et de leur époque.
Oui, moi aussi et je suis souvent déçue par les adaptations cinématographiques. Pour ce film-ci pas du tout et qui sait, peut-être parlons-nous du même… 🙂 Merci de ta lecture 🙂
Je te comprends trop bien, trop de livres à lire pour relire… Mais d’un autre côté, il m’arrive aussi souvent de relire, souvent par morceaux, comme une poule qui picore, un passage, ou le livre en entier, mais plus vite. Lecture différente, voire complètement différente. L’histoire, on sait, alors c’est plus la langue, l’ossature, la construction… Toujours plus technique la deuxième lecture de mon côté. Ou pour retrouver dans les mots quelque chose d’un goût dont le souvenir serait trop vague, une madeleine…
Quant au film, souvent sceptique, mais parfois à tort !
Merci de ta lecture 🙂 De mon côté ce sera surtout pour retrouver le goût d’une madeleine… Et comme je disais dans ma réponse ci-dessus à Laure, je suis souvent déçue aussi par les films, sauf par celui-ci 🙂
Il m’arrive aussi de tenter une relecture mais je me suis rendu compte qu’il fallait que je me débarrasse d’une quelconque envie de retrouver les sensations vécues à la première lecture, sous peine d’être déçu. Il faut que je sois guidé par une autre raison. Pareil pour les adaptations au cinéma, il faut qu’il y ait autre chose dans le film que ce qu’il y a dans le livre. Je me souviens d’une adaptation de Martin Eden dans laquelle l’histoire se situait dans l’Italie d’après guerre. J’ai bien aimé le film parce qu’il transforme le roman de Jack London. Le film d’un livre n’a d’intérêt, je trouve, que quand le film est meilleur que le livre.
C’est sans doute plus sage, en effet, de changer l’objectif d’une deuxième lecture, mais je pense que je ne pourrais pas m’empêcher quand même au moins de comparer les impressions… Quant à un Martin Eden dans l’Italie d’après guerre, j’aurais du mal… ;)) Merci de ton passage 🙂