Écrivez comme ceci Écrivez comme cela
Lisez ceci Lisez cela
Mettez des personnages Enlevez les personnages
Élargissez le champ visuel Rétrécissez le champ visuel
Monologuez Dialoguez Disparaissez
Poussez la langue Poussez les murs
Devenez ce que vous n’êtes pas
Montrez-vous Faites du bruit
Faites-vous remarquer Faites-vous oublier
Écrivez en marchant Écrivez en marmonnant
Entrez dans la Fiction N’en ressortez plus
Regardez devant vous Regardez derrière vous
Devenez solubles dans l’air Devenez pixels et big data
Prenez de la vitesse Prenez de l’ampleur verbale
Rabotez Effacez tout Recommencez
Les souvenirs se ramassent à la pelle et les regrets aussi
Achetez-vous donc un composteur sur disque dur giga !
Mathilde
EPILOGUE
Pendant tout l’été, j’ai tenté de vous faire approcher d’un récit de vie familiale, avec la conviction que les contours ont à peine été esquissés. Quelques lieux, quelques visages, quelques souvenirs et leur reconstruction. J’ai gardé mon cap en dépit des préconisations injonctives. Je tenais à boucler ce cycle comme celui des # 40 jours Les consignes ne m’ont pas donné envie de les suivre et les textes d’appui m’ont parfois été agréables à lire. Ma conception de l’écriture individuelle me paraît éloignée de celle qui est mise en œuvre dans cet Atelier particulier malgré les belles rencontres virtuelles que j’y ai faites. Je suis maintenant trop vieille pour garder la patience d’attendre davantage de ce dispositif d’émulation à l’américaine. Je remercie François BON pour ses qualités « ressourcières » même si elles dépassent mes capacités d’absorption quotidienne. Je reste intéressée par la Littératube avec une exigence de qualité (là aussi il va falloir élaguer de plus en plus). À défaut, le Web va devenir une immense foire à l’empoigne et les hiérarchies d’influence d’antan vont se remettre en place avec des outils supplémentaires qui clôtureront les communautés de followers entre elles. J’aspire personnellement à garder mon champ visuel et virtuel libre d’allégeances mais à affiner et limiter mes choix d’interactions numériques. Le WEB m’intéresse, me passionne même, mais il y a aussi la vie ordinaire et l’écriture au calme entre deux lectures. Je remercie de cœur toutes celles et ceux qui ont accepté de lire mes textes et de les commenter. La suite se poursuivra ailleurs avec mes propres outils enrichis de l’expérience de ce que j’ai glané, à mon rythme, ici. Ecrire sous regard aura été un test. Le retour à soi et à une certaine humilité me convient à présent. Je continuerai à vous lire et à vous envoyer des messages jusqu’à la fin de mon abonnement et à participer aux zooms qui m’intéressent.
Chacun.e ses routes, chacun.e ses chemins… C’est la petite musique que j’emporte dans ma tête.
Ce cycle d’été lapin blanc se termine pour moi avec la # 14. J’ai retrouvé ma montre… Je prépare un PDF pour mémoire.
Prenez soin de vos mots, ne les dispersez pas trop vite et trop fort ! Gardez-en pour l’hiver !
Bonne continuation ! Bien cordialement.
L’été langue morte de Bernard NOËL
Je viens de vous lire, et vraiment je suis touchée, votre sincérité,
d’accord pas d’accord qu’importe au-delà des mots. Je vous souhaite le meilleur comme on le dit ici.
Je suis sensible à votre réaction nuancée. Dans un collectif, il y a des phénomènes de pression de conformité qui empêchent parfois la sincérité. Il faut faire avec au fil des échanges.Mais tout cela change , en permanence, les alliances et les têtes de proue. Revenir à l’écriture solitaire est une nécessité et un besoin pour prendre de la distance. Tant de bruit pour dire à peu près les mêmes choses en changeant de casquette ou de lieu. C’est le partage de la parole qui est le plus difficile et l’équilibre entre écoute et expression personnelle. Un bon laboratoire en tout cas, pour mettre en exergue « la comédie humaine » avec les mots du jour. La nuit, on peut se reposer…Merci Raymonde. Je ne suis pas loin.
j’aime l’élégance de la mise en mots et en forme de votre décision
J’aime que les mots servent à cela, chère Brigitte . Cela encourage à la saveur éprouvée et non unilatérale de l’énoncé et de la réception toujours incertaine. Ecrire pour moi c’est aimer. Ce n’est pas simple dans un monde qui rechigne à baisser sa garde.
ici, là, ailleurs, l’important c’est évidemment ce qu’on y trouve – bonne suite à vous
Parcours multiples, parcours croisés; parcours solitaires, parcours accompagnés, tout est possible, tout est ouvert, à condition de pouvoir exprimer à la fois les impressions et les questions dans une dynamique qui ne capture pas l’attention individuelle de façon dissymétrique. Chacun.e a bien sûr son idée là dessus. C’est un équilibre à trouver entre espace personnel et espace partagé pas facile à doser. Mais on voit bien que les objections et les réticences font avancer l’ensemble, même si la belle plante finale garde à la fois ses fleurs et ses épines. La bienveillance ne suffit pas, elle a bénéfice à s’adosser à la clairvoyance. La métaphore est une façon d’agrandir la circonférence du pot commun et de laisser les branches aller à leur lumière. Les quatre points cardinaux peuvent rester solidaires face aux choix. Merci Piero.
J’adore le monologue d’introduction de Mathilde… on dirait que les mots s’envolent, que ça décolle…
je comprends ta décision, tu ne peux demeurer insatisfaite, mais tu vas nous manquer…
Au delà de l’insatisfaction ( un mot valise qui est de fait très vague et peu représentatif de ce que je pense et ressens), je veux vraiment récupérer de mon temps d’écriture et de lecture, de mon temps tout court. Aller plus facilement à la source directe de ma création, et m’en contenter en continuant à lire les autres pour les écouter et leur parler tant que c’est possible.La vie s’écourte de plus en plus. Elle peut devenir pingre et déchirable, alors étirons -la en souplesse, comme une pâte à pizza… Le monologue même sincère n’est qu’une étape. Bonne journée Françoise et Merci !