pour tout dire (si possible et ça ne l'est jamais, non, mais enfin pour tout dire essayons) (j'écris ce début sans en avoir terminé de ce que j'ai entrepris de tenter de savoir de ce qui s'est écrit, à part moi pratiquement, pendant ces quelques - quatre - mois : ça m'a l'air vaguement illisible, sans doute trop long, pas achevé (il en est toujours ainsi) ça va rejoindre certainement les travaux en cours, le pain sur la planche et autres choses encore - (j'ai vaguement entrepris aussi mon ultime contrat professionnel - les espèces distribuées sous forme de pension (imposables) par l'assurance dite "vieillesse", ces espèces qu'on exige dès le premier salaire pour en distribuer plus tard avec une parcimonie répugnante les effets, ces espèces enfin sont minimales sinon minables et ne permettent pas de vivre) (c'est sans doute pourquoi je recherche dans l'un des pains (sur la planche) intitulé "vivre" une sortie - une façon de vivre justement : une manière d'écrire, une façon, une narration lisible - mais c'est en pure perte - un style - un genre - il y avait cette discussion, quelque part à un moment - j'ai dévié) : je voulais dire
même cet avant-propos est trop long
tu sais quoi, vu d'ici en ce moment, tout ça est d'un presque parfait dérisoire - tu sais quoi aussi ? pas moyen de ne pas continuer, ce serait leur donner raison
bon allez vazy essaye encore
ici un discours écrit qui reprend les diverses tentatives hebdomadaires (abstracts ou digests j'en sais rien) il faudrait maintenant reprendre ces divers paragraphes, en tirer des titres - les épisodes sont titrés dans le texte - en proposer un agencement probablement pour les donner à lire de façon plus agréable disons - ou pas
J’ai commencé par un prologue que j’ai intitulé « au début » mais je n’aime pas trop écrire quelque chose au sujet de quelque chose qui ne servira pas au reste de ce projet entamé le jour même de mes quatorze lustres – c’était une affaire de longue date (il me semble qu’il s’est agi du début (en fait la fin) de Norma (une espèce de montage) – je ne pense pas qu’il y ait eu alors, ni même ensuite, de velléités de prendre le sujet pour point focal de ce texte
on appelle ça un document de travail – ça n’a pas force de loi ou de contrat, d’engagement ou de quoi que ce soit dans ce registre (mais le pacte avec le lectorat subsiste) et vise à être amendé par quiconque le lit – ça n’a pas vocation à être divulgué
pour continuer, j’ai repris quelque chose d’une autre année encore titrée « dès le début » qui implique la volonté de raconter quelque chose à quelqu’un – un peu comme le fait un des auteurs* (un type) (peut-être bien qu’il est mort, ou pas, enfin il m’est comme à vous contemporain – il est mort, oui) que j’aime encore assez mais dont je ne parviens pas à vraiment lire les livres (j’aime cette façon de dire j’ai appris cette histoire par quelqu’un.e, voilà ce qu’il m’a dit ouvrez les guillemets – fermez les parenthèses – cessez de vous embarrasser de tirets – je ne sais plus exactement à quel point je déteste les impératifs, les objurgations, les ordres, les prescriptions, les ordonnances – je cherche un mot sans le trouver – ah le voilà : les injonctions)
ensuite est arrivé un autre auteur, un type qui est mort sur le trottoir de l’opéra comique – un peu comme Françoise Giroud qui avait été scénariste et aussi scripte il me semble dans un film de Renoir Jean – elle descendait les marches de l’opéra et elle est tombée, morte – elle faisait couple avec un type dont on ne se souvient plus qui me fait penser aux SS2I de nos jours – je veux dire que je ne présume rien de leur attitudes libidinales l’une envers l’un, et vice versa : certes pas
pourquoi lui est certainement la question qu’il ne faudrait pas poser – le prénom de son héros cependant dans ce livre là est le même que l’un des miens (de héros -mon oncle maternel – un autre, mon grand-oncle paternel en est un aussi, dans une mesure moindre mais avait été l’objet d’une demande de résidence à la Marsa, avec un texte intitulé Hybride,métisse,composite posté il y a un moment pendant le week-end)
en réalité si ça veut dire quelque chose, c’est ici que ça commence – il faut boire du café, une description de la capitale, et se diriger vers chez elle-même et aller la voir, pour discuter un moment (ça ne se passait jamais comme ça, ou alors j’ai oublié – j’ai plus l’impression (ou le sentiment) que je venais pour quelque chose de précis, un bouquet de fleurs samedi matin, une signature ou des clés, quelque chose à aller faire ailleurs pour elle, ce genre de service)
il y a aussi le fait qu’elle n’a pas toujours vécu à cet endroit, dans cette ville-là : quelque chose qu’il faudra(it) développer déployer ou déplier
puis l’irruption de la maison qui ressemble à la leur (JII) (la notre) – j’y suis né (ou ils y emménagèrent un peu après ma naissance) y ai vécu toutes ces sept années-là – et le thème du « il a bien fallu que ça ait eu lieu » – dans emménager il y a (je m’en rends compte seulement maintenant) ménage – il y avait une femme qui venait l’aider au ménage, elle portait en bas, à gauche, une incisive d’or, un voile noir et de couleur, vivait sur les haut de la petite ville, de son habitation, les enfants en parlaient comme d’un gourbi (ça n’avait pas la charge raciste que ça prend ici) – je me rends compte aussi que le cadet n’est pas le benjamin – cette femme (je me souviens de son prénom, Haljihah), une bonne (une domestique, une adjointe, une assistante enfin… le temps passe et me revient cette chanson – elle fait à un moment : quand te reverrai-je – when will I see you again) comme elle en aura une ensuite (lorsque son mari sera suffisamment à l’aise pour la payer) appelait le benjamin de la famille « monsieur riche » (ces gens-là, alors, et pour elle, étaient riches) – une des tantes (de ce benjamin et de ses sœurs comme de son frère) (dont le deuxième prénom était Marie) l’intitulait « pierre le grand » – des développements sur les habitations de son frère (à elle : il avait vécu sur le quai d’Orsay à côté de l’Église Américaine, un immeuble qui fait le coin de l’avenue Prudhomme, le salon était en rond, dans l’angle rond du salon donc le fleuve était là, au fond et le pont Alexandre (trois) et les chevaux d’or) – sur la disparition de son mari, sur les habitations de sa sœur et de son beau-frère
il y a un développement en image sur ces décors (les lauriers les fleurs les routes) dans un billet de la maison(s)témoin qui se termine par les voitures (étrange qu’il réapparaisse exactement deux ans plus tard)
quelque chose avec les voitures – retrouvé quelque chose qui fait un peu frémir (une autre époque, les colonies avaient des qualités, à ces moments-là, les peuples ne s’étaient pas déterminés d’eux-mêmes, ils n’avaient pas encore été les acteurs des événements – j’ai retrouvé ce paragraphe (il est écrit à la main, daté de Paris le 21 mars 1959 « Ces sociétés mettent à la disposition des colons, sur place, tout ce qui peut leur être nécessaire pour leur exploitation : matériel agricole et ses pièces de rechange, engrais et produits chimiques, quincaillerie, matériaux deconstruction, etc. leur dissolution a du être décidée du fait des circonstances économiques et politiques dans le pays.) – ces sociétés dont lui était le gérant. Il fait froid tout à coup, tu ne trouves pas ?
Le secret (il yen a plein d’autres) c’est qu’il leur a bien fallu abandonner tout ce passé, cette maison d’abord, ces autos, ce travail et cette existence, la valise pas le cercueil mais le cadre et les meubles, abandonner aussi toutes les connaissances, cette vie disons (vue d’ici, aujourd’hui, avec dans les yeux les reflets de ceux du môme de sept ans) dorée, les dispositions les connaissances – il y avait dans la maison brûlée des fauteuils que son père à elle avait dans son bureau (j’en ai une photo noir et blanc), dans lequel il recevait ses relations d’affaires, il peut sembler que d’un côté de cette famille (celle de son mari) se trouvait un mépris pour l’autre (la sienne, celle de ses parents), une espèce de noblesse du statut dévalorisé vis à vis de celui dû à cette robe, ce statut de commerçant dont il faudra bien se saisir pour que cette famille, femme et quatre enfants, vive – la villa – les bleus et les blancs le climat où il ne pleut guère qu’en février les amis et les amies les connaissances et les relations le reste du monde
droite cadre : l’un des fauteuils de son père (restauré par sa fille, TNPPI)
le développement de sa disparition, à lui, pas à elle encore, il y a Billie Holyday et son « tout de moi », il y a toujours cette façon de se penser comme une espèce de troll, cette façon de se penser important, être devrait suffire, aurait dû mais non, il y avait des relents de guerre – cette chose, cet événement, ce vers quoi toujours à ce qu’il peut sembler, toujours se soumet notre espèce – il y avait alors aussi ces effluves mais la précédente était trop proche peut-être, la croix de guerre et le grade caporal-chef – le transmetteur qui roulait en BSA – on se déplace des années soixante à la décennie suivante – le travail qui n’attend pas, vivre et vivre encore
je n’ai pas de souvenirs précis sinon des vêtements que je portais, une chemise dans les gris un pantalon dans les noirs, avec mon frère on avait refusé de porter un calot, ou un mouchoir ou quoi que ce soit sur la tête, il était midi, il faisait chaud – juillet – il y avait aussi tout ce monde à qui il fallait serrer la main, embrasser les oncles et les tantes, parce que tout le monde en était revenu depuis bien longtemps (revenu est un drôle de mot, mais c’était la patrie) – il ne faudrait jamais oublier la véritable dérision que sont ces rituels, les chats et les fleurs en stucs, ces inscriptions qui marquent le temps dans le marbre ou le granit, signez ici et le chèque ce sera tant – les croix qui chutent poussées à bas par les pluies les vents les temps – c’est là, et c’est un peu, chaque matin – j’y retourne de temps à autre, plutôt vers les dates anniversaires (je me souviens de Maryse) – cette décennie, à la fin de laquelle justement Aldo
et aussi l’argent, les assurances-vie, les placements immobiliers, la revente et le « vous n’aurez rien », je regrette de ne pas l’avoir vu (ce siècle avait cinq ans peut-être, quelques années plus tard et deux décennies passées, et le clavier, le mail, la disparition de Henri Tachan et de sa chasse magnifique) (Kundera et Birkin, la maison de la rue de Verneuil et les pieds nus dans les chaussures blanches) (il faut que ça se téléscope, il le faut pour que le temps n’existe plus) (le nom de son oncle dans le Maitron – le même avec le prénom de son frère (son père, donc), sur le mur) – son entêtement à elle pour la villa et les loyers et la revente – l’argent
la moto guzzi california (la corvette sting ray et la chevrolet sebring ou camaro) (la culture étazunienne les chiclets et les craven A) le soutien indéfectible mais après sa mort, non – oublier, il y avait dans ce « dimenticare Venezia » réécrit à la table de montage cette grand-mère qui souriait en disant au prétendant, je ne sais plus, « roses rouges cœur ardent » (peut-être était-ce son petit fils, Erland Josephson qui, après avoir entassé les meubles et y avoir foutu le feu s’en va par la fenêtre – c’est dans un autre, Le sacrifice oui – le cinéma se trouve aussi dans ces années-là, mais elle l’aimait beaucoup bien que n’y allant que peu – il s’agissait d’un amour de jeunesse) (pour moi aussi)
je n’en aurais jamais fini
je pense à Jean Echenoz qui recopie son roman une fois, puis deux, puis trois
j’ai eu M. au téléphone hier, elle venait voir des gens qu’elle n’avait pas vus depuis longtemps
il fait chaud mais j’ai froid
les portraits de ce côté-ci du monde et la huit (le balcon sur la place est le premier) (le 3 c’est F. son beau-frère, il a marié sa sœur aînée – elle était de 15, lui de 8) (la 4, je crois qu’il se prénommait J. mais je peux me tromper, je me souviens de son amour pour la musique, mais elle, sa femme, H. ? comme l’épouse de mon oncle, celui de Meudon ?) (la 5 m’est antipathique) (6 : les 3 frères)
ça n’a pas vocation à être divulgué non plus qu’explicité ce sont des gens (appelons-la D. par convention – la (2) dont il faudrait avoir changé les prénoms, je vais m’y employer, je ne voudrais pas qu’on puisse les reconnaître, quand même ils auraient tous disparu – moi-même ne suis pas certain de relire tout ce qui est écrit ce qui l’a été depuis ce onze du sixième mois – et puis c’est trop long (les images ça ne change rien)
je ne crois pas avoir écrit le portrait de sa mère (le (5)) avant qu’il ne meure (et pourtant c’est en hommage à sa disparition) début août (c’est dit à la fin – c’est le 4 août qu’il en a eu fini) – elles étaient contemporaines, elle aurait eu dans les quatre-vingt-dix ans – pendant ce temps-là dans un bureau de l’avenue Kléber – vous désirez un café ? Non ? Servez-vous, je vous en prie, elle va arriver – ensuite vinrent les sciences humaines, le « salut comment ça va ? » de Pierre Bourdieu chez Colette pour son « sur la télé », le « allez-y foncez » de Marc Augé – le « vous êtes un moraliste » de Christian Topalov et l’abandon des chansons, le lieu de l’imposture, la position de l’observateur, la compréhension et la participation, plus tard les jardins ouvriers – J. et la boule de billard numéro (8) et Y. dans sa Honda (7) qui écoute la radio – c’était en bas des Pyrénées, à l’ouest de la chaîne
l’autoportrait réalisé à partir de bribes de « ça ne peut pas ne pas avoir existé » – début vingtième, comme nous sommes début vingt-et-unième – la reprise du « j’aime parler avec toi » même des sujets qui fâchent ou qui heurtent ou qui blessent – ça n’a jamais existé, c’est le secret et la naissance du petit qu’on n’attendait pas
il faut peut-être commencer par la géographie, la première décennie parce que, dans la seconde on passe l’âge adulte – l’enfance c’est sans doute probablement sûrement le temps qui, le moment qui, par la force des choses – tu crois qu’on attend quelque chose de moi ? (qui « on » et qui « moi ») – puis les débuts de l’adolescence et de l’âge adulte, on dit stade génital quand on commence à pouvoir mettre au monde des enfants – le détail de cette vie-là, cette vie là – les gens, les voisins, le maire et peut-être les supérieurs hiérarchiques de son mari
son mari et le travail qui faisait vivre cette famille – dans les années qui suivirent, vers la fin de cette décennie, les deux garçons travaillèrent dans cette usine-là, de l’autre côté du fleuve, sur le plateau – la zone industrielle – à la toute fin (juillet soixante-neuf) on rétribuait l’heure de travail à deux francs et quatre-vingt-neuf centimes – un peu de voiture
reprendre la parole – la lui rendre – mais je ne sais plus comment elle parlait, comment elle disait surtout, il y avait quelque chose de si naturel à l’entendre, la disparition de sa mère, un matin d’été chaud et beau sans mention de ce verre d’eau dans lequel elle (sa mère) mettait une pièce et qu’elle jetait derrière ses petits enfants quand ils s’en allaient en voyage – un peu sur son père à elle, les montres suisses – approcher la décennie suivante avec l’accident qui a eu lieu en septembre soixante-dix-sept – et donc envisager la fin, mais pas la sienne à elle, j’en ai un peu le sentiment, presque la conviction, mais la fin de l’enfance – le début de l’âge adulte la vraie réalité – ça a quand même mis plus de dix ans –
et puis on est sortis – il y a l’éventualité du rêve, il y a cette façon dont on s’adresse à celles et ceux qui nous hantent un peu, légèrement, discrètement, mais elles et ils sont là, on les oublie très vite, un appel téléphonique, une course à faire et ils et elles s’en vont un peu (il y aussi le thème du « j’aime parler avec toi » qui gouvernait les premiers chapitres disons de ce projet programme) (et l’irruption du dialogue avec son frère comme un brouillard mais impossible de donner les vraies mots avec des passages en arabe), le voyage en mer Noire
un peu comme avec le quartier, le rectangle quadrilatère, les rues, les transverses les adjacentes, il y a là le personnage de madame T. qui craignait pour ses vitres lorsque le benjamin faisait du mur – il arrivait que les balles volent jusque dans le jardin des B. (le père était vrp, conduisait une merco deux cents d (le diesel déclassait toujours) beige – le fils jouait au tennis : il y avait là quelque chose des classes; puisque le fils du vrp prenait des cours avec le petit homme brun) – les gens du quartier
le passage de cet homme qui n’existe que peu – je ne l’ai jamais vu de mes yeux – je prends mes renseignements aux sources cependant, je questionne je cherche on ne répond pas je continue – le type est venu, quelqu’un – le développement de sa participation à la guerre 2M – comme dans l’épisode suivant (c’est catégorisé en épisodes alors qu’on agonit les séries) c’était avant que ne parviennent les bruits de ce qu’on peut s’attendre à voir aboutir en 3M (c’est un fantasme sans doute, une espèce de façon de conjurer, mais que pensaient les gens lorsque daladier leur assura, revenant de Munich, qu’il avait sauvé la paix – c’était en trente-huit…)
après ça je me dis que je devrais reposer les trucs dans l'ordre chronologique - il y a cette velléité aussi de se faire comprendre qui doit correspondre au minimum syndicale je suppose - je vais aller au cinéma, déjà
* : (cet auteur, c’est Philip Roth)