Je ne voulais pas acheter ton livre, il sentait à plein nez le coup tordu. Une amie me l’a offert, ignorant qui tu étais pour moi. Tu es gonflé, Sif, t’emparer d’un moment de ma vie pour faire ta sale besogne de vengeance masquée. Soi-disant parler de moi, me déshabiller sans me voir comme d’habitude, avec des trémolos, des larmes de crocodile pour camoufler ton indéfectible arrogance, la prise de possession de tout, de moi, de notre mère, de Titi, de Serge…. Inventer des trucs parce que tu ne sais rien, absolument rien, ni de cette histoire ni de moi, c’est ahurissant, il n’y a pas de pire trahison possible, et c’est bien dans ta manière, ces fausses nuances qui me clouent au pilori, dessinent une image de moi répugnante, une coquette imbécile qui frétille avec les garçons du village, voilà ce que tu as fait de moi. Et toi, pauvre chouchou, l’hypersensible continuellement défendu comme tel par nos parents, à mon détriment. On ne dit rien à Sif, protégeons Sif il est si fragile mais Sif veut tout savoir, tout posséder jusqu’à ma propre vie. Sif fait son malin. Sif fait carrière, Sif est si intelligent. Ah cette manière de te mettre en valeur par en dessous, c’est bien de toi. Ce pauvre Titi dont tu n’as jamais demandé de nouvelles après la vente, après avoir creusé entre lui et Pierrot une définitive séparation. Et cette charrue ridicule, je ne m’en souviens même pas, où une charrue à part dans ton cerveau délabré ? Et notre mère dont tu sembles avoir été le seul à te préoccuper, inerte à ses côtés, déjà fasciné par ce que tu pourrais en tirer, ton récit, ton récit à ta propre gloire, la grande justification de ton inertie, car une fois adulte combien de fois as-tu été la voir ? Je ne t’y ai jamais vu. As-tu seulement vu son déclin dont j’ai eu un mal fou à te convaincre ? évidemment tu as été malade quand elle se mourrait, le bel alibi, et papa : ne disons rien à Sif pour le moment… Ce que tu as fait de Serge est une honte, tu m’as toujours encombrée, surveillée, spoliée, et voilà que tu en rajoutes une couche. Les auteurs ont parait-il tous les droits, tu as toujours été gratter dans le passé sans te soucier du présent, ta posture toujours à côté de la plaque pour ignorer le réel, les réelles difficultés, les réels enjeux, ma réalité, celle de tes proches. Tout cela n’est que règlements de compte déguisés en littérature, ce voyeurisme malsain sur ma vie, c’est de ma vie qu’il s’agit non ? ça me révolte et me dégoûte au plus haut point.
Quel texte ! Le personnage s’en donne à coeur joie. Dès le début ça part fort, avec ce livre qui sent « à plein nez le coup tordu »
oui, merci Françoise, peut-être ton much en réalité…
Merci Catherine pour cette colère légitime contre les voyeurs malfaisants. Pourquoi en vous lisant avais-je le sentiment d’entendre les souffrances de ces filles dont les pères, auteurs à succès, ont violé, plagié, volé les journaux intimes ?
Oh! merci du passage ah ben, pas si malfaisant mon Sif, comme quoi ce texte dézingue le reste!