L’arbre est tombé et personne ne l’a entendu. Mais est-on vraiment certain que personne ne l’ait entendu ? La route goudronnée n’a t’elle pas ressenti le poids, la chute, le choc ? Le ciel n’a t’il pas entendu l’écho de la terre percutée ? Elle qui dormait et rêvait dans son lit cette nuit-là, n’a t’elle pas perçu, la vibration, le désarroi de cet arbre se mélangeant au sien ? Et l’univers, est ce que cet arbre a échappé à l’univers ? Est ce que son destin était scellé à l’inconnu, l’invisible, le néant, n’était-il qu’un pauvre arbre tombé une nuit sous la pluie sans témoins, sans personne pour parler de lui ? Non. L’arbre est tombé et elle en a rêvé. Il est tombé et la route l’a reçu dans ses flancs cimentés, pas de trou n’a été formé, non, pas de trou ni de contours épousés mais la violence du bois et du goudron.L’arbre est tombé et le ciel a saisi l’écho qui a émané de lui dans la nuit, sous la pluie. L’arbre est tombé et l’univers tout entier a entendu son cri.
Merci beaucoup pour ce beau texte.
Merci Cécile, à vous découvrir bientôt.
Oui merci beaucoup, très poignant,
Merci Marie, c’est très encourageant.
Beau texte qui m’a fait penser au koan zen « L’arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne ne l’entend ?». Mais ici l’univers tout entier vibre de la chute de l’arbre. Merci Clarence.